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François Hollande à Ryad pour cajoler son nouvel allié

Le président français est attendu ce dimanche en Arabie Saoudite en compagnie de trois ministres et d'une trentaine de dirigeants d'entreprises. Après avoir été déçu ces derniers temps par l'allié historique américain, Paris bénéficie d'une très bonne image en ce moment à Ryad. Reste à savoir si ce sera suffisant pour obtenir la signature des juteux contrats en discussion entre les deux pays dans le domaine de la défense.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Cette deuxième visite tombe à un très bon moment pour François
Hollande. Les Etats-Unis, partenaire incontournable de Ryad n'est plus en odeur
de sainteté.

Barack Obama a beaucoup déçu le roi Abdallah sur le dossier syrien lorsqu'il a renoncé à
frapper Damas en représailles à l'utilisation d'armes chimiques par Bachar
al-Assad. Un dossier sur lequel la France était en première ligne, même si
Paris a aussi fini par abandonner le projet d'une frappe.

Autre motif de
déception pour Ryad : l'empressement des Etats-Unis à signer un accord sur le
nucléaire iranien quand la France s'est prononcée pour des conditions plus
strictes envers Téhéran sur ce dossier. Deux prises de positions saluées par
les dirigeants saoudiens.

Deux mégacontrats en discussion

Mais cette embellie diplomatique peut-elle profiter aux
entreprises françaises ? Entouré de Laurent Fabius, Arnaud Montebourg, Jean-Yves
Le Drian et d'une trentaine de dirigeants d'entreprise, le chef de l'Etat devrait
notamment aborder les mégacontrats en cours de discussion dans le domaine de la
défense.

Il y a d'abord Mark 3, qui porte sur le renouvellement de la défense
aérienne du pays pour 4 milliards d'euros. Mais c'est surtout  Sawari 3 qui fait tourner la tête des
industriels français. Le programme de renouvellement de la flotte saoudienne en
frégates et sous-marins, estimé entre 25 et 30 milliards d'euros.

Premier client de la France au Moyen-Orient

Si ces deux dossiers seront abordés dans les discussions,
les Français ne devraient pas rentrer à Paris avec une signature. "François
Hollande n'est pas forcément en terrain conquis car tout est question de temps
et d'acte pour les Saoudiens
", décrypte Clarence Rodriguez, la
correspondante de France Info à Ryad.

Pour autant le président français a
rappelé que le royaume saoudien est devenu "le premier client de la France
au Moyen-Orient
" avec plus de 8 milliards d'euros en 2013.

Le Liban au centre des discussions

Dans ce
contexte, François Hollande osera-t-il parler des droits de l'homme et de la
femme lors de son entretien avec le roi Abdallah ? En tout cas, le président compte aborder la question du Liban. Tout comme à Paris, Ryad s'inquiète du rôle grandissant du Hezbollah et du regain de violence dans le pays au cèdre. Trois jours après l'attentat qui a secoué Beyrouth, François Hollande rencontre ce dimanche l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, proche du responsable tué lors de l'explosion. 

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