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Forte mobilisation des Égyptiens contre le président Morsi

Des dizaines de milliers d'Égyptiens se sont rassemblés mardi place Tahrir au Caire. Une manifestation pour protester contre la décision du président Mohamed Morsi de s'octroyer des pouvoirs exceptionnels. Des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers. En province, il y a eu de graves incidents.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Asmaa Waguih Reuters)

Les opposants à Mohamed Morsi
dénoncent "un nouveau pharaon" scandant "dégage" sur la
place Tahrir, reprenant ainsi le slogan emblématique de la révolte populaire
qui avait chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir en février 2011.

Mardi, les dizaines de milliers d'Égyptiens ont cette fois-ci protesté contre la décision de Mohamed Morsi de renforcer
provisoirement ses pouvoirs pour – dit-il – engager des réformes. Inadmissible
pour les manifestants qui dénoncent également le puissant mouvement des Frères
musulmans dont est issu le président. L'un des manifestants expliquait : 

"Nous ne voulons
pas d'un nouveau dictateur. Le régime de Moubarak était
dictatorial. Nous avons fait la révolution pour avoir la justice et la liberté."

Ce nouveau rassemblement au Caire a donné lieu a des heurts entre manifestants et force de
l'ordres qui ont répondu aux jets de pierres par des tirs de gaz lacrymogène. Un
militant de l'Alliance populaire est mort étouffé selon le petit parti de
gauche. Trois personnes sont mortesdepuis le début de la mobilisation.

Par ailleurs, d'autres
manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes égyptiennes. Là aussi,
des affrontements ont opposé des sympathisants et des opposants au président
égyptien.À El-Mahalla El-Koubra, dans le delta du Nil, 300 personnes ont été blessées, une centaine par balles, selon notre correspondante en Egypte. A Alexandrie, les Frères Musulmans ont fait évacuer leur locaux avant l'arrivée des manifestants.
A Mansoura, le QG du parti des Frères a été incendié.

Lundi,
le chef de l'État a tenté de rassurer la population en rappelant le caractère
temporaire du décret qui sera abrogé une fois la nouvelle constitution adoptée
et le nouveau parlement élu, ce qui ne devrait pas arriver avant le milieu de
2013. 

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