VRAI OU FAKE : la Russie est-elle anti-occidentale ?
Culturellement, religieusement et historiquement, la Russie a toujours tenté d'imposer ses dogmes aux pays voisins et d'Europe centrale. Un modèle de pensée que tente de reproduire aujourd'hui Vladimir Poutine.
Une Russie hégémonique au centre de l'Europe. Une Russie qui s'oppose à un monde occidental qui représente le mal. Ces doctrines portées par Vladimir Poutine aujourd'hui n'ont pourtant pas été inventées par le chef du Kremlin. Elles infusent depuis des décennies au sein de la société russe et leurs racines sont d'abord religieuses. "L'Eglise orthodoxe russe a véhiculé une haine de l'Occident systématique dès le début. Moscou était l'héritière de Byzance", explique Françoise Thom, historienne et soviétologue. Cyrille, patriarche de Moscou prend une position ferme : "On parle d'arracher à nouveau l'Ukraine orthodoxe à l'Eglise russe. L'unité spirituelle de la Sainte Russie ne peut pas être brisée".
Héritage stalinien
En plus de la religion, le nationalisme dit "slavophile" oppose ce qu'il considère comme deux blocs foncièrement incompatibles et ce dès le XIXe siècle. "Certains slavophiles particulièrement populaires aujourd'hui affirment que la guerre avec l'Europe est inévitable, qu'elle est corrompue", souligne Françoise Thom. Un héritage de la période stalinienne dont s'inspire Poutine, notamment lorsqu'il annonce vouloir débarrasser le continent du nazisme. Aux yeux des historiens, il est possible d'établir un parallèle entre l'armée rouge et celle actuelle. L'une voulait instaurer le système stalinien aux pays d'Europe centrale et orientale, l'autre veut dupliquer le modèle politique russe aux états voisins. Les ambitions belliqueuses du président russe trouvent aussi racine dans des pensées anti-occident, construites au fil des siècles.
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