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Visite du pape en Grande-Bretagne : Benoît XVI sous le feu des critiques

Après la visite de Jean-Paul II en 1982, Benoît XVI se rend en Grande-Bretagne. Critiqué pour le scandale des prêtres pédophiles, le pape pourrait connaître une visite mouvementée. Elle commence demain et se termine dimanche.
Article rédigé par franceinfo
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Selon un sondage de l'institut Populus, seulement 14% des Britanniques soutiennent la visite du pape. Au centre de la polémique : le coût d'une visite jugée exorbitant. Le gouvernement a décidé de prendre en charge un peu plus de la moitié des dépenses (12 à 14 millions d'euros), l'Église catholique, entre 9 à 10 millions.

Chris Patten, le représentant du Premier ministre pour la visite papale a tenté de dégonfler la polémique lors d'une conférence de presse. Il a souligné que les “Britanniques seront ravis de savoir que cette visite coûtera moins de la moitié du coût de ce que le G20, qui a duré une journée, a coûté l'an dernier”

Pour financer les déplacements de Benoît XVI, l'Église a décidé de faire payer aux fidèles leur participation aux célébrations. Le billet pour la grand-messe de Birmingham se vend par exemple 30 euros. Une dépense qui calme l'ardeur des catholiques britanniques qui ne sont que 10% dans un pays majoritairement anglican.

Moins de fidèles que prévu

Entre 54.000 et 55.000 personnes sont attendues à la messe de béatification du cardinal John Henry Newman, un anglican converti au catholicisme; c'est 15.000 de moins qu'espéré. Même phénomène lors d'une messe célébrée demain à Glasgow, l'Église prévoyait 100.000 fidèles, ils seront là aussi, 15.000 de moins.

Seule la veillée de prière à Hyde Park, samedi affichera complet : 85.000 participants sont attendus dans le plus célèbre parc de Londres.

La visite de Benoît XVI troublée ?

Le pape “entre dans la cage aux lions” : c'est le titre du quotidien britannique The Independant aujourd'hui. Après la diffusion d'un rapport accablant sur les nombreux abus pédophiles commis par des membres de l'Église catholique en Belgique, Benoît XVI devrait réitérer ses excuses et recevoir des victimes en privé.

La coalition Protestez contre le pape devrait mobiliser environ 2.000 personnes samedi à Hyde Park. Son cheval de bataille : la lutte contre les positions rétrogrades de l'Église en ce qui concerne notamment la contraception et l'homosexualité.

Une contestation d'un autre genre : un fabricant de glaces italiennes promet d'afficher sur le parcours du pape des affiches de nonnes enceintes dégustant son produit. Une publicité interdite par l'autorité britannique de régulation de la publicité. Le fabricant promet de réagir et de proposer une nouvelle affiche provocatrice disposée sur le parcours de la papamobile.

En 1982, Jean-Paul II avait réuni un million de fidèles. Pas sûr qu'en quatre jours, Benoît XVI arrive à attirer autant de monde que son prédécesseur.

Thibault Lefèvre, avec agences

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