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Vénéré et contesté, le Saint-Suaire est exposé à Turin

Deux millions de personnes devraient se presser à la cathédrale de Turin au cours des prochaines semaines pour apercevoir le linceul vénéré comme celui qui aurait enveloppé le corps de Jésus après sa mort. Un morceau de tissu qui a gardé tous ses mystères, malgré des dizaines d'années de recherche.
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Le Saint-Suaire, “une provocation à l'intelligence”

L'expression est de Jean-Paul II, lors de la dernière présentation de la relique au public, en 2000. Il est vrai que les mystères du linceul ont résisté aux analyses scientifiques, au test carbone 14, aux études les plus poussées. Impossible encore aujourd'hui de savoir avec certitude si ce tissu a bien enveloppé le corps de Jésus, ou s'il agit d'un faux... particulièrement bien réalisé.

Cette pièce de lin de 4,36 m sur 1,10 m a été découverte au milieu du XIVe siècle dans la collégiale Notre-Dame à Lirey, près de Troyes. Transportée à Turin en 1578, elle a été depuis examinée par des générations de scientifiques... En 1898, la photographie - technique encore balbutiante - révèlent sur le tissu la silhouette d'un homme. Est-ce le corps du Christ ? Le débat est vif. En 1988, des tests au carbone 14 mettent en doute son authenticité : ils révèlent que le linge daterait du Moyen-Age.

Depuis, ces tests ont été remis en doute. L'un des chercheurs qui a participé à l'analyse au carbone 14 affirme que l'échantillon examiné ne proviendrait pas du linge d'origine, mais d'une restauration ultérieure.
_ Autre élément qui renforce la conviction des "sindonologues", ceux qui croient à l'authenticité du saint suaire : d'après les analyses, l'homme enrobé dans le ligne ressemble fortement aux descriptions de Jésus, et aurait subi les mêmes supplices que ceux décrits dans les Evangiles...

Authentique relique ou réalisation d'un faussaire de génie, le Saint-Suaire devrait en tout cas attirer de très nombreux croyants à Turin. Deux millions de personnes devraient venir le contempler dans la cathédrale d'ici le 23 mai, date de la fin de l'exposition.

Quant à l'Eglise, elle se garde bien d'émettre un avis définitif sur l'origine du saint suaire. Benoit XVI préfère inviter les croyants à "contempler ce visage mystérieux qui parle silencieusement au cœur des hommes, les invitant à reconnaître le visage de Dieu".

Pour marquer l'ouverture de cette exposition, les Cavaliers du Saint-Suaire sont allés à Chambéry remettre une copie du linceul puis Chambériens et Turinois ont traversé ensemble les Alpes à cheval. Partis le vendredi saint, leur épopée équestre a duré 8 jours. Ils sont arrivés dans les rues de Turin hier soir.

Céline Asselot avec agences

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