Vatileaks : trois ans de prison requis contre le majordome du pape
L'événement, le premier procès du
tribunal du Vatican ouvert aux journalistes, n'aura duré qu'une semaine à
peine, le verdict doit être rendu samedi.
Samedi matin, le procureur a requis trois ans de prison contre le majordome du pape. Sa défense a demandé sa libération et que le chef d'accusation de "vol aggravé" soit requalifié en celui, moins grave, de "détournement". Paolo Gabriele a pour sa part affirmé, lors de sa dernière déclaration, qu'il n'était "pas un voleur " et qu'il avait agi en raison d'un amour "viscéral " pour Benoît XVI.
Ce procès aura permis au
Vatican de faire œuvre de transparence. L'accusé a été interrogé, des témoins
-parmi lesquels rien moins que le secrétaire particulier du pape- ont été
entendus, des règles précises d'un droit pénal italien datant de la fin du
XIXème siècle observées. En outre, le Vatican a ouvert une enquête aussitôt
après avoir entendu les plaintes de Paolo Gabriele sur ses conditions de
détention par la Gendarmerie vaticane.
Encore de nombreuses zones d'ombre
Mais ce procès éclair apporte aussi de l'eau au moulin des sceptiques qui n'y voient qu'un moyen de
camoufler l'essentiel : des conflits au sein de la Curie, des épisodes de
corruption jamais éclaircis, des luttes internes autour de la banque vaticane.
L'ex-employé modèle,
"Paoletto" , était-il manipulé ? Avait-il des complices ? Il l'a
démenti, mais Nuzzi dans son livre choc Sua Santita affirme qu'il était
en contact avec une vingtaine de "gorges profondes" . Quel est ce
"vaste mécontentement" au sein du Vatican évoqué par l'accusé ? Tout cela
n'est pas éclairci. Et après le verdict, qui sera probablement suivi d'un appel
de Gabriele, l'affaire "Vatileaks" pourrait être
mise sous le boisseau.
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