Cet article date de plus de douze ans.

Vatileaks : trois ans de prison requis contre le majordome du pape

Le verdict contre l'ex-majordome du pape, Paolo Gabriele, accusé d'avoir subtilisé des centaines de documents dans les appartements de Benoît XVI, devrait être prononcé ce samedi. Le procureur a requis trois ans de prison. Ce premier procès public de toute l'histoire du Vatican a laissé les observateurs sur leur faim. En dehors du chef d'accusation pour "vol aggravé", le fonds de l'affaire Vatileaks, à savoir les intrigues au sein du Vatican et les fuites d'informations n'ont pas été abordées lors de ce procès éclair.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Reuters)

L'événement, le premier procès du
tribunal du Vatican ouvert aux journalistes
, n'aura duré qu'une semaine à
peine, le verdict doit être rendu samedi.

Samedi matin, le procureur a requis trois ans de prison contre le majordome du pape. Sa défense a demandé sa libération et que le chef d'accusation de "vol aggravé" soit requalifié en celui, moins grave, de "détournement". Paolo Gabriele a pour sa part affirmé, lors de sa dernière déclaration, qu'il n'était "pas un voleur " et qu'il avait agi en raison d'un amour "viscéral " pour Benoît XVI.

 

Ce procès aura permis au
Vatican de faire œuvre de transparence. L'accusé a été interrogé, des témoins
-parmi lesquels rien moins que le secrétaire particulier du pape- ont été
entendus, des règles précises d'un droit pénal italien datant de la fin du
XIXème siècle observées. En outre, le Vatican a ouvert une enquête aussitôt
après avoir entendu les plaintes de Paolo Gabriele sur ses conditions de
détention par la Gendarmerie vaticane.

Encore de nombreuses zones d'ombre

Mais ce procès éclair apporte aussi de l'eau au moulin des sceptiques qui n'y voient qu'un moyen de
camoufler l'essentiel : des conflits au sein de la Curie, des épisodes de
corruption jamais éclaircis, des luttes internes autour de la banque vaticane.

L'ex-employé modèle,
"Paoletto" , était-il manipulé ? Avait-il des complices ? Il l'a
démenti, mais Nuzzi dans son livre choc Sua Santita affirme qu'il était
en contact avec une vingtaine de "gorges profondes" . Quel est ce
"vaste mécontentement" au sein du Vatican évoqué par l'accusé ? Tout cela
n'est pas éclairci. Et après le verdict, qui sera probablement suivi d'un appel
de Gabriele, l'affaire "Vatileaks" pourrait être
mise sous le boisseau. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.