Valérie Pécresse (UMP) et Pierre Moscovici (PS) débattent sur l'Europe
Une Europe plus forte quel que soit le vainqueur
"Une France forte sans une Europe forte, c'est un contresens absolu" , lance Valérie Pécresse. Pierre Moscovici, "Européen passionné" , ne la contredira pas sur ce point. Mais quelle Europe ? "Il faut une Europe plus offensive et moins naïve" , explique la porte-parole du gouvernement. "En 2007, nous étions le vilain petit canard de l'Europe. Regardez aujourd'hui : Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont posé les bases solides d'un gouvernement économique de la zone Euro, qui peut poser des règles beaucoup plus intéressantes." Faux, pour Pierre Moscovici, qui dénonce "un directoire qui a tiré l'Europe en arrière, vers l'austérité, qui n'est pas une perspective crédible".
Croissance contre austérité ?
"Il faut relancer la croissance en Europe" , rappelle le responsable socialiste. "Il y a une rupture entre l'Europe et les Européens parce que l'Europe ne porte pas les résultats attendus, sur le chômage et la croissance." Une croissance qu'on peut obtenir par l'investissement. De son côté, Valérie Pécresse estime qu'il faut effectivement relancer la croissance, mais dénonce "la diplomatie imaginaire de François Hollande. Il croit que la croissance reviendra par la dépense publique. Alors que les dirigeants européens nous disent : réforme, règle d'or, discipline budgétaire." Des dirigeants européens qui sont en train de changer d'avis, selon Pierre Moscovici : "Je rencontre beaucoup d'ambassadeurs et de politiques européens, l'agenda est en train de changer. Il y a quelques semaines, le mot croissance n'était même pas prononcé."
L'avenir de l'Europe
Ira-t-on un jour vers une Europe fédérale ? "Le temps des grandes réflexions institutionnelles n'est plus" , constate l'ancien ministre chargé des Affaires européennes. "Les Français veulent aujourd'hui une Europe des résultats, de la croissance. Ce qu'il faut fédérer, ce sont les outils économiques." Valérie Pécresse, elle, considère qu'il faut "faire converger les politiques européennes, or ce n'est pas le projet de François Hollande. Ce n'est pas en disant croissance, croissance, qu'on la fera revenir."
Le traité signé le 9 décembre dernier est aussi au coeur de l'évolution de l'Europe. "Ce traité est un élément indispensable de la stabilité de la zone euro" , assure la représentante de l'UMP. Pourtant, en cas d'arrivée de François Hollande au pouvoir, "ce traité ne sera pas ratifié" , promet son opposant socialiste. "Nous voulons d'abord le compléter pour développer le volet 'croissance'. Tout en gardant la partie 'responsabilités', parce qu'il faut réduire les déficits."
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