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Union européenne : l'eurodéputé Bernard Guetta salue "un message clair" envoyé "à la fois aux Ukrainiens et aux Russes"

L'octroi de ce statut, réclamé par Kiev depuis le début de la guerre avec la Russie en février, est hautement symbolique.

Article rédigé par franceinfo
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Le président français Emmanuel Macron, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen assistent à une conférence de presse lors d'un Conseil européen à Bruxelles, le 23 juin 2022. (JOHN THYS / AFP)

"Nous envoyons un message parfaitement clair à la fois aux Ukrainiens et aux Russes", a affirmé jeudi 23 juin sur franceinfo Bernard Guetta, eurodéputé du groupe Renew Europe, alors que les dirigeants de l'Union européenne ont reconnu jeudi à l'Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à l'Union européenne.

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"Contrairement à ce que dit monsieur Poutine, l'Ukraine n'appartient pas à la Russie. L'Ukraine est un pays souverain", réaffirme Bernard Guetta. Il souligne qu'il faudra à l'avenir prévoir "plusieurs niveaux d'intégration" à l'UE.

franceinfo : Que représente ce statut de candidat à l'Union européenne accordé à l'Ukraine ?

Bernard Guetta : Nous envoyons un message parfaitement clair à la fois aux Ukrainiens et aux Russes pour dire que non, contrairement à ce que dit monsieur Poutine et ce que signifie son agression militaire contre l'Ukraine, l'Ukraine n'appartient pas à la Russie. L'Ukraine est un pays souverain. L'Ukraine, depuis 2014, nous demande un statut de pays candidat à l'Union européenne. Nous sommes six ans après. Si nous avions continué à ne pas lui accorder ce statut, nous aurions dit aux Russes, c'est vrai, l'Ukraine vous appartient, l'Ukraine n'a pas la possibilité de décider par elle-même de son destin.

L'Ukraine n'est pas le seul pays qui veut entrer dans l'UE. Comment l'interpréter ?

Sur le continent européen, il y a une dizaine de pays qui tambourine à la porte de l'Union européenne. Et on ne peut pas ignorer ces pays pour deux raisons. D'une part, parce que c'est un très bel hommage qui est rendu à l'Union européenne. De partout on veut rejoindre l'Union européenne. Et si nous continuions à refuser ou à reporter l'ouverture de véritables discussions avec les pays, notamment des Balkans occidentaux, d'autres puissances, la Russie, la Turquie, mais aussi la Chine, s'intéresseraient à ces régions européennes, qui sont des régions limitrophes de l'Union européenne. Et nous ne pouvons pas, pour des raisons de sécurité économique, stratégique, nous permettre de laisser la Russie, la Turquie, la Chine prendre pied dans les Balkans, c'est-à-dire sur le continent européen.

Le Premier ministre albanais a conseillé aux Ukrainiens de ne pas se faire d'illusions sur le processus. "La Macédoine du Nord est candidate depuis 17 ans, l'Albanie depuis huit ans. Alors bienvenue à l'Ukraine", a-t-il ironisé. Cela illustre vos propos ?

Pas tout à fait. Ce Premier ministre ne se rend compte qu'il y a un changement d'époque, un changement de période. Là, il parle de ce qu'étaient les procédures d'adhésion à l'Union européenne qui étaient effectivement formidablement longues. Le nombre d'années qu'il cite est incontestable. Mais d'un autre côté, on se rend compte aujourd'hui dans l'Union européenne que, précisément parce que nous devons ouvrir une perspective européenne à l'Ukraine et très probablement à une dizaine d'autres pays à moyen terme, il faut changer complètement l'approche des élargissements. Et aujourd'hui, il y a une évidence parmi les 27 qui est qu'il faut réinventer l'Union européenne en cercles concentriques. C'est une Europe à plusieurs vitesses, avec des pays qui n'auront pas immédiatement les mêmes possibilités d'action que d'autres pays qui sont déjà beaucoup plus intégrés à l'Union européenne et à ces normes. L'Union européenne a des normes environnementales, sociales, économiques, politiques, surtout en matière de liberté, de respect de l'Etat, et des droits de l'homme. Et il n'est pas question d'abaisser le niveau de ces normes. Il faut donc prévoir au sein de l'Union européenne plusieurs degrés, plusieurs niveaux d'intégration. Et là, on n'invente rien. Jacques Delors, quand il était le président de la Commission, avait inventé l'expression des cercles concentriques. C'est exactement ça à quoi on va revenir. Aujourd'hui, il y a plusieurs idées sur la table qui sont très intéressantes les unes et les autres. On va les examiner. Et on va trouver le meilleur moyen de réinventer les institutions européennes pour que nous puissions procéder à des élargissements qui sont devenus nécessaires sans que cela ne vienne paralyser les institutions européennes.

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