Un portrait de Ben Laden inspiré de celui d'un député espagnol
Au départ de l'affaire, il y a la traque sans fin d'Oussama Ben Laden par les autorités américaines... Près de 10 ans après les attentats du 11 septembre 2001, le FBI a décidé de publier un nouveau portrait de l'homme le plus recherché du monde. Une photo vieillie par ordinateur, tenant compte des années passées et créée par les artistes graphistes du "Bureau".
Le portrait "avant-après" de Ben Laden a été mis en ligne la semaine dernière sur le site Internet "Rewards for justice", consacré aux personnes recherchées par la justice américaine. Mais la photo n'est restée visible aux yeux du monde que quelques heures. Le temps que Gaspar Llamazares, député espagnol écolo-communiste, se rende compte que ce portrait était... le sien.
"C'est une erreur, une erreur malheureuse de la part d'un artiste graphique du FBI. Il n'y a eu (...) aucune motivation politique. Cela a été une erreur humaine et nous cherchons à savoir comme cela s'est fait pour que ça ne se reproduise jamais", a plaidé l'ambassadeur américain Alan B. Solomont sur RNE, la radio publique espagnole.
D'après le porte-parole du FBI cité par le journal El Mundo qui a révélé l'affaire, un technicien du FBI aurait fait appel "de sa propre initiative à des images Google" pour s'aider à composer ce portrait robot actualisé de Ben Laden, car il n'était "pas satisfait des solutions offertes pour les cheveux par le programme" qu'utilise le FBI pour ce type de simulation. Et à force de chercher sur le Net un type de cheveux qui lui convenait, le graphiste serait tombé sur une photo du député et aurait décidé d'utiliser les cheveux et le front de l'homme politique afin de composer le nouveau portrait d'Oussama Ben Laden.
Mais Gaspar Llamazares, connu pour ses positions antiaméricaines, ne l'entend pas de cette oreille. Mardi, il a crié au complot. Pour le député de la formation Izquierda Unida (IU), cette erreur n'est pas le fruit du hasard : "Je ne crois pas aux coïncidences, et encore moins quand les services secrets américains sont impliqués. (...) Pour moi, il est clair qu'outre l'incompétence, nous avons affaire à une utilisation sectaire et idéologique des services policiers".
De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos souhaite que les Etats-Unis donnent une grande publicité au mea culpa du FBI, au moins aussi importante que celle donnée à la publication du portrait.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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