Cet article date de plus de quatorze ans.

Un journaliste grec a été abattu à bout portant à la sortie de son domicile, lundi à Athènes

Les agresseurs ont tiré vers 5h20 à plusieurs reprises sur Socratis Guiolias, 37 ans, directeur de l'information sur radio Thema 98.9, le tuant sur le coup."Quelqu'un voulait faire taire un très bon journaliste d'investigation qui a dérangé beaucoup de gens avec ses papiers", a réagi le président du syndicat des journalistes d'Athènes.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un policier devant le domicile du journaliste Socratis Guiolas, assassiné lundi 19 juillet 2010 à Athènes. (AFP - Angelos Tzortzinis)

Les agresseurs ont tiré vers 5h20 à plusieurs reprises sur Socratis Guiolias, 37 ans, directeur de l'information sur radio Thema 98.9, le tuant sur le coup.

"Quelqu'un voulait faire taire un très bon journaliste d'investigation qui a dérangé beaucoup de gens avec ses papiers", a réagi le président du syndicat des journalistes d'Athènes.

Sokratis Giolias tenait un blog d'information politique et sociale très suivi, Trokiko, qui a révélé de nombreux scandales.

Lundi matin à l'aube, les agresseurs, au nombre de trois au moins, ont demandé au journaliste de sortir de chez lui, sous prétexte qu'on lui volait sa voiture, avant de tirer sur lui. Une vingtaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux.

Selon la police, il s'agit du premier crime de ce genre depuis plus de 20 ans en Grèce.

A l'issue d'une analyse balistique des armes utilisées, les enquêteurs considèrent que cet assassinat est un acte "extrémiste".
"Les deux armes de 9 mm qui ont tué le journaliste, ont été utilisées dans le passé par le groupe extrémiste, Secte des révolutionnaires", a indiqué un communiqué de la police.

Quelques heures auparavant, une source policière avait indiqué que l'enquête policière s'orientait plutôt vers la piste du crime organisé, excluant dans un premier temps l'éventualité d'un acte extrémiste.

La "Secte des révolutionnaires", apparue en 2009, qui a notamment revendiqué les mitraillages d'un poste de police au cours duquel un policier avait été tué en juin 2009 et en février 2009 le mitraillage de la façade d'une chaîne privée de télévision, qui n'a pas fait de victime, avait menacé de mort "tous les journalistes" dans un texte de revendication l'année dernière.

Le porte-parole du gouvernement grec Georges Pétalotis a condamné "cet acte lâche", lors de son point de presse quotidien, cité par l'Agence d'Athènes Ana. "La démocratie et la liberté d'expression ne sont pas bâillonnées ni menacées", a-t-il souligné.

L'ensemble des partis politiques grecs et les syndicats de la profession ont vivement condamné cet assassinat.

L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a également condamné ce meurtre et exhorté les autorités grecques à traduire les coupables devant la justice.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.