Trop d'austérité tue l'austérité.En Grèce, selon une enquête publiée ce jeudi par la fédération des petites etmoyennes entreprises GSEVEE et l'institut de sondage Marc , près de la moitiédes ménages ont des difficultés à boucler leurs fin de mois, s'acquitter de leurs impôts et à rembourser leurs prêts immobiliers."Les ménages et lesconsommateurs ont atteint leurs limites financières ", peut-on lire dans l'étude."I *l s ne peuvent plus supporter de nouvelles augmentations d'impôts, des tarifs de l'électricité ou une nouvelle baisse de revenus* ", poursuit la GSEVEE.La politique d'austérité etles plans de rigueur successifs menés par le gouvernement (hausse des taxes,baisse du salaire des fonctionnaires...), en échange de plans de sauvetageinternationaux commandités par la troïka– UE, FMI, BCE – pèsent lourd sur le pouvoir d'achat des grecs.Une situation risquée pour les finances de l'Etat90% des ménages ont vu leurs revenus baisser de 38% depuis le début de la criseen 200990% des personnes interrogées confient avoir diminué leurs achats de vêtements etleurs dépenses de loisir80%se chauffent et se déplacent moins qu'avantplusde la moitié des personnes interrogées lors de cette étude ont emprunté de l'argentà des proches afin d'équilibrer leurs comptes à la fin de l'année 2012"Dans les fins de mois, ce qui est le plus dur, c'est les 30 derniers jours ", disait Coluche. Une situation que connaissent aujourd'hui de nombreux ménages grecs et qui n'est pas sans risque pour les caisses de l'Etat. Cette étude met effectivement en doute la capacité du gouvernement à tenir ses objectifs de rentrées fiscales et par là même de déficit annuel. "L a baisse des revenus et lasur-imposition conduit à un relâchement de l'éthique fiscal et le risque d'unebaisse des recettes de l'Etat est visible ", poursuit l'étude. Un déficit en 2013 moins élevé que prévu ?Un risque que ne sous-estimepas le président de la République grec. S'adressant aux créanciers du pays, KàrolosPapoùlias a déclaré : "Si vous voulezimposer d'autres mesures, il faudra aussi trouver un autre peuple à qui lesimposer ", tandis que pour le seul mois de janvier les rentrées fiscales ontchuté de 7%. L'équivalent de plus de 300 millions d'euros que le gouvernement devra trouverd'une manière ou d'une autre.Vendredi, le gouvernementgrec a pourtant annoncé tabler sur un déficit annuel de 4,3 % du PIB en 2013contre l'objectif initial de 5,5%. Une révision qui "atteste d'une claireamélioration " des performances budgétaires de la Grèce, a indiqué unesource du ministère grec. Pas de quoi redonner le sourire à la population. Pour2013, 54 % des ménages prédisent qu'ils ne parviendront pas à payer tout ce qu'ilsdoivent.