Ferry en feu au large de l'Albanie : un mort et 250 passagers toujours prisonniers de l'embarcation
Les secours sont entravés par une mer et un vent très forts.
Un passager grec est mort, et plus de 250 personnes restent prisonnières, lundi 29 décembre au matin, d'un ferry en feu depuis dimanche, au large de l'Albanie, dans des conditions météotrologiques très difficiles. Une opération de secours par air et par mer n'a pour l'heure permis de tirer d'affaire que 221 personnes.
Les conditions de l'opération de sauvetage sont difficiles
Des patrouilleurs, remorqueurs, bateaux-pompes et hélicoptères grecs et italiens, aidés dimanche en fin de journée par des bâtiments albanais, et des navires marchands présents sur la zone, ont participé toute la journée aux secours, par une mer et un vent très forts. Lundi vers 5h30 (heure de Paris), seules 221 personnes avaient été récupérées, alors que 257 passagers restaient à bord, ballotés par une mer démontée, dans le froid et dans la fumée encore épaisse de l'incendie désormais circonscrit.
Un passager grec, qui avait glissé en bas d'une rampe d'évacuation avec son épouse, a été retrouvé mort par les garde-côtes italiens, malgré des tentatives de sauvetage par hélicoptère. La femme a pu être transportée à Brindisi, en Italie.
Un autre passager grec, Nikos Papatheodossiou, a affirmé à la chaîne de télévision Mega que le remorquage avait commencé. "Nous avançons à deux ou trois milles à l'heure, le bateau penche, il y a beaucoup de fumée, et nous ne savons pas combien de temps on va tenir". Il a indiqué que tous les enfants, une quarantaine selon le calcul de l'AFP, avaient été évacués.
Le ministre de la Défense grec a indiqué dimanche soir que "le pire n'était pas la nuit, mais la pluie" qui "empêche les secours aériens de travailler". Vers 2 heures du du matin, alors que le ferry se trouvait à 40 milles marins du port italien de Brindisi, la police portuaire grecque a indiqué que les hélicoptères mobilisés pour les évacuations avaient arrêté leurs opérations. Les passagers devaient être transférés sur un bâtiment de la marine militaire italienne arrivé sur les lieux. Mais quelques minutes plus tard, ce transfert a été interrompu en raison des conditions météorologiques.
Un navire marchand, le Spirit of Piraeus, avec 49 rescapés à son bord, a tenté de son côté de gagner le port de Brindisi, mais la mer trop forte a empêché toute manoeuvre d'approche et le navire a été dérouté sur Bari, une centaine de km plus au nord.
Qui sont les passagers ?
A bord du ferry se trouvaient des personnes de 26 nationalités différentes, dont, outre les Grecs, des Turcs (54) des Italiens (44), des Albanais (22) des Allemands (18), des Suisses (10), des Français (9), mais aussi des Russes, des Autrichiens, des Britanniques ou des Néerlandais. Une certaine panique s'est d'abord emparée des passagers. "Aucune victime française n'est à déplorer à cette heure", a fait savoir dimanche soir le ministère des Affaires étrangères français.
L'épouse d'un des cuisiniers a indiqué avoir reçu vers 10 heures (heure de Paris) un coup de fil de son mari qui était terrifié. "Je ne peux plus respirer, nous allons tous brûler comme des rats, que Dieu nous aide", criait-il au téléphone. Des passagers joints peu après par les médias grecs semblaient moins effrayés par le feu lui-même, évoquant des flammes "qui diminuent", que par leur situation très difficile au milieu de la mer déchaînée.
"Nous sommes tous sur le pont, nous sommes mouillés, nous avons froid, nous toussons à cause de la fumée, il y a des femmes, des enfants et des personnes âgées", a ainsi indiqué, l'air très fatigué, un de ces passagers, Giorgos Styliaras.
Un départ de feu dans le pont des voitures
L'incendie s'est apparemment déclaré vers 6h30 heure française dans le pont réservé aux voitures, qui contient environ 200 véhicules. Mais la chaleur a vite atteint le navire tout entier. "Nos chaussures commençaient à fondre, dans la cabine de réception", a raconté à la télévision grecque Mega l'un des passagers déjà transférés vers un autre navire.
Le "Norman Atlantic" avait quitté le port grec de Patras à 05h30, heure de Paris, dimanche matin en direction du port italien d'Ancona, et a envoyé un signal de détresse alors qu'il se trouvait à 33 milles nautiques de la petite île grecque d'Othonoi.
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