Un député espagnol déclenche une polémique avec ses 5.100 euros
Alors que l'Espagne est frappée par la crise économique, le conservateur Guillermo Collarte, avait confié dimanche dans un entretien au quotidient régional La
voz de Galicia : "Entre les 416 euros qu'ils me donnent en
temps que conseiller (municipal, ndlr), qui ne couvrent aucun de mes frais, les
4.200 euros nets, plus ou moins, que je gagne en tant que député et les
290 que je reçois en tant que fonctionnaire de l'assemblée (de Galice, ndlr), au
total je gagne environ 5.100 euros et j'ai plutôt du mal" , à joindre les deux bouts en fin de mois.
Des déclarations qui ont entraîné rapidement des réactions sur les réseaux sociaux et les médias, surtout dans un pays qui souffre d'un taux de
chômage de 24,8% (Eurostat)
et où les chômeurs ne reçoivent qu'une maigre indemnisation de 400 à
450 euros.
Verguenza! (honte)
Sur Twitter avec le hastag (honte), on pouvait lire "Le pauvre, cela fait de la peine ", ou bien, "Si tu as du mal (à boucler les fins de mois, ndlr),
imagine les autres ", commente un autre internaute. "Je crois que tu devrais démissionner, tu rendrais
service à la société ", commente un troisième, en ajoutant : "en plus,
dans une entreprise privée, tu gagneras plus ".
Des propos "innacceptables" pour son parti
Dans un communiqué envoyé à El País , le Parti Populaire de Galicie (PP), actuellement au pouvoir, a aussitôt
indiqué que "les
déclarations faites par le député populaire
sont regrettables et nous comprenons parfaitement que cela puisse
provoquer
des troubles parmi les citoyens ".
Interrogé par les médias lors d'une visite de la construction d'un Viaduc, la ministre du Développement, Ana
Pastor a également affirmé que les propos de Guillermo Collarte étaient "innacceptables, compte tenu
que
les gens qui doivent vraiment se plaindre sont ceux qui sont au chômage
et qui ont des faibles revenus ". Toutefois, la ministre a rappelé
que
l'Espagne a "plus de 5 millions de chômeurs " et qu'il touche
également
les représentants de l'Etat.
Le Mea Culpa du député conservateur
Finalement, dimanche soir, le député conservateur a dû présenter ses excuses. "Je demande pardon à tous ceux qui ont pu se sentir offensés ", a-t-il déclaré au micro de la radio Cadena Ser, auquel il ajoute, "je sais parfaitement qu'il y a des des gens qui vivent avec 400 euros par mois et qu'ils
en bavent. Mais je ne crois pas
que je mérite la raclée (critiques, ndlr) que je me suis prise ". Il estime que les critiques ont été excessives, jusqu'à "menacer sa famille ". Il conclut alors que :
"Beaucoup d'amis me disent d'apprendre que dans la vie politique, on ne
peut pas dire la véritéé"
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