Un coup de sang de Cherie Blair contre Chirac aurait fait perdre les JO 2012 à Paris
Après avoir critiqué la cuisine britannique, Jacques Chirac aurait été pris à partie par l'épouse de Tony Blair lors d'une réunion du CIO en 2005.
Si Paris a échoué à obtenir l'organisation des JO de 2012 au profit de Londres, c'est peut-être à cause de Jacques Chirac. D'après le président du comité d'organisation des JO de Londres, Sebastian Coe, une dispute entre Cherie Blair, l'épouse de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, et l'ex-président français, aurait joué un rôle clé dans l'attribution des JO. C'est ce qu'il raconte dans un livre dont le Times britannique (article payant) publie des extraits lundi 29 octobre.
"Sa voix a résonné haut et fort"
Sebastian Coe rapporte qu'à l'occasion d'une réception cruciale en 2005 à Singapour, Cherie Blair a apostrophé Jacques Chirac au sujet de ses critiques à l'égard de la cuisine britannique. Cherie Blair a hurlé "comme un putois", provoquant le départ précipité du président français avant qu'il ait peu tenter de convaincre des responsables du CIO d'appuyer la candidature de Paris.
"J'ai vu Cherie se diriger comme la tête chercheuse d'un missile vers la délégation française, raconte l'ancien champion d'athlétisme dans son livre Running My Life (Courir ma vie). Au-dessus du brouhaha, sa voix a résonné haut et fort."
"D'après ce que j'ai compris, vous avez insulté notre gastronomie, aurait lancé Cherie Blair à Jacques Chirac. "Son mari, qui pouvait l'entendre aussi bien que moi, s'est opportunément éloigné", rapporte le double médaillé d'or olympique sur 1 500 mètres. Trois jours auparavant, lors d'un sommet du G8 en Ecosse, Jacques Chirac avait été entendu dire au leader russe Vladimir Poutine et au chancelier allemand Gerhard Schroeder : "Vous ne pouvez pas vous fier à à un peuple qui cuisine aussi mal que ça". "Après la Finlande, c'est [la Grande-Bretagne] qui a la plus mauvaise nourriture", aurait-il affirmé.
Une version polémique
Selon Sebastian Coe, le départ précipité du président français de Singapour a donné à Tony Blair plus de temps pour défendre le dossier de la candidature de Londres pour organiser les JO en 2012. Paris, favori avant la réunion du CIO à Singapour, avait finalement été battu par Londres lors du vote final (54 voix à 50).
La version de Sebastian Coe est toutefois contredite par un journaliste français présent sur les lieux, d'après qui l'incident n'aurait pas été si spectaculaire. "Pratiquement personne n'a entendu la pique de Cherie Blair", explique sur Twitter Alain Lunzenfichter, rédacteur en chef de L'Equipe.
#Seb, pratiquement personne n’a entendu la pique de Cherie #Blair contre #Chirac à #Singapour pour l’attribution des #JO 2012, j’y étais.
— Lunzenfichter Alain (@ALunzenfichter) October 29, 2012
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