Ukraine : un bâtiment officiel attaqué à Donetsk
Le bâtiment du parquet régional de Donetsk, protégé par des
policiers, a été visé par des jets de pierre jeudi matin. La police anti-émeute
a répliqué à un groupe de 300 personnes, avec notamment des grenades assourdissantes
et du gaz lacrymogène. Des policiers, trois fois moins nombreux que les manifestants, auraient été frappés et désarmés.
Des attaques récurrentes
Le bâtiment ciblé jeudi a déjà été
assiégé à plusieurs reprises. Le 12 avril, depuis Kiev, le ministre de l'Intérieur
Arsen Avakov avait évoqué l'échec d'une attaque par "des inconnus ".
L'attaque du 1er mai à Donetsk a été déclenchée après une manifesatation pro-russe qui a rassemblé 10.000 personnes. La ville d'un million d'habitants est un des bastions des séparatistes russophones. Ils y ont proclamé le 7
avril l'instauration d'une "république souveraine " en prévoyant un référendum
d'autodétermination le 11 mai.
Le retour de la conscription
Face au regain de fortes tensions dans l'est et le sud de son
territoire, l'Ukraine veut afficher son autorité. La conscription refait
officiellement son apparition alors qu'elle a été supprimée il y a à peine un an. Le rappel militaire
entre en vigueur immédiatement, il concerne les hommes de 18 à 25 ans qui n'ont
pas droit à un sursis.
Le décret est signé par le président par intérim
Olexandre Tourtchinov. Ce texte est notamment motivé par "la dégradation dans l'Est
et le Sud, la montée en puissance des unités armées pro-russes, la prise de
contrôle d'administrations publiques et militaires, et la menace de l'intégrité
territoriale ".
Le pouvoir par intérim de Kiev ne veut pas metttre en péril l'aide
financière promise par le Fonds Monétaire Internationale (FMI). Ce plan, à
hauteur de 17 milliards de dollars, sera "remanié " si le pays perd le
contrôle des régions les plus riches et Donetsk est en tête de liste. Certes,
le FMI pourrait augmenter son soutien, mais en exigeant dans le même temps des
réformes d'économies plus drastiques.
Un échange Allemagne-Russie
Alors que les tensions sont ravivées à Donetsk, Vladimir
Poutine et Angela Merkel ont eu un échange téléphonique ce jeudi. Seul le Kremlin
a fait connaître la teneur de la conversation, en précisant que la chancelière
allemande avait demandé au président russe son aide, sa "contribution " à la libération des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Onze inspecteurs sont retenus par
des insurgés pro-russes depuis près d'une semaine à Slaviansk dans l'est de l'Ukraine.
Pour sa part, Vladimir Poutine a rappelé les préalables à une sortie de crise. Selon
le Kremlin, il a été question notamment d'un "retrait de l'armée
ukrainienne " hors du sud-est du pays et de l'arrêt des "violences ".
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