C'est la plus grosse mobilisation depuis le début de l'année contre le gouvernementde Viktor Ianoukovitch : plus de 200.000 personnes se pressaient dans lecentre de Kiev malgré l'interdiction de rassemblement dans la capitale jusqu'au8 mars. Les Ukrainiens sont descendus dans la rue pour protester contre denouvelles lois restreignant leurs libertés, notamment de rassemblement. La protestation a dégénéré quand des manifestants ont tenté defranchir un cordon de policiers pour se diriger vers le parlement et se sontemparés de fourgons de police qui en bloquaient l'accès, tentant d'en renverser certains. Plusieurs fourgons ontété vandalisés et un brûlé.Les forces de l'ordre ont répondu par du gazlacrymogène, des grenades assourdissantes et des coups de matraque. Les images des affrontements se sont répandues sur les réseaux sociaux.Le boxeur et leader de l'opposition Vitali Klitschko, le visagecouvert de mousse après avoir été arrosé par une bombe lacrymogène, tentait pour sa part des'interposer et appelait la foule à ne pas provoquer la police."Soit nous gagnons, soit c'est la dictature"Depuis près de deux mois, la place de l'Indépendance, rebaptiséeMaïdan, est occupée par des opposants pro-européens qui dénoncent le refus deIanoukovitch de signer un accord de libre-échange avec l'Union Européenne dansle but de se rapprocher de la Russie. "Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Nous n'avonspas le choix : soit nous gagnons soit nous tombons dans la dictature ", adéclaré un des occupants, Sergiy Nelipovitch.Les Ukrainiens, qui se battentcontre leur président depuis son arrivée au pouvoir, ont connu un regain demobilisation à l'annonce de nouveaux textes de loi qui restreignent leurslibertés. Les textes, votés à main levée en plein chaos au Parlement, prévoientnotamment des peines de prison en cas d'installation de tentes ou d'estrades dans des endroitspublics et pour les personnes bloquant des bâtiments officiels. Une loi punit toutemanifestation en cortège de plus de cinq véhicules. Un autre texte oblige lesONG bénéficiant de financements occidentaux à s'enregistrer en tant qu'"agentde l'étranger ". Un terme qui date de l'époque stalinienne.Le président promet de créer une commission Après cette nouvelle journée d'affrontements, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a promis de créer une commission avec des représentants de l'opposition pour mettre fin à la crise politique. "Le président s'est engagé à créer lundi matin une commission comprenant des représentants de l'administration présidentielle, du gouvernement et de l'opposition pour trouver une solution à la situation de crise ", a déclaré l'opposant Vitali Klitschko, après une rencontre avec le chef de l'Etat.