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Ukraine : fourgon en feu, grenades, la manifestation dégénère

Ce dimanche, plus de 200.000 personnes sont descendues dans la rue à Kiev pour protester contre de nouvelles lois renforçant les sanctions contre les contestataires. Le rassemblement a dégénéré lorsque des militants ont tenté de forcer un barrage policier. Dans la foulée, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a promis de créer une commission avec des représentants de l'opposition pour mettre fin à la crise politique.
Article rédigé par Alix Hardy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Gleb Garanich Reuters)

C'est la plus grosse mobilisation depuis le début de l'année contre le gouvernement
de Viktor Ianoukovitch : plus de 200.000 personnes se pressaient dans le
centre de Kiev malgré l'interdiction de rassemblement dans la capitale jusqu'au
8 mars. Les Ukrainiens sont descendus dans la rue pour protester contre de
nouvelles lois restreignant leurs libertés, notamment de rassemblement. 

La protestation a dégénéré quand des manifestants ont tenté de
franchir un cordon de policiers pour se diriger vers le parlement et se sont
emparés de fourgons de police qui en bloquaient l'accès, tentant d'en renverser certains. Plusieurs fourgons ont
été vandalisés et un brûlé.

Les forces de l'ordre ont répondu par du gaz
lacrymogène, des grenades assourdissantes et des coups de matraque. Les images des affrontements se sont répandues sur les réseaux sociaux.

Le boxeur et leader de l'opposition Vitali Klitschko, le visage
couvert de mousse après avoir été arrosé par une bombe lacrymogène, tentait pour sa part de
s'interposer et appelait la foule à ne pas provoquer la police.

"Soit nous gagnons, soit c'est la dictature"

Depuis près de deux mois, la place de l'Indépendance, rebaptisée
Maïdan, est occupée par des opposants pro-européens qui dénoncent le refus de
Ianoukovitch de signer un accord de libre-échange
avec l'Union Européenne dans
le but de se rapprocher de la Russie. "Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Nous n'avons
pas le choix : soit nous gagnons soit nous tombons dans la dictature
", a
déclaré un des occupants, Sergiy Nelipovitch.

Les Ukrainiens, qui se battent
contre leur président depuis son arrivée au pouvoir, ont connu un regain de
mobilisation à l'annonce de nouveaux textes de loi qui restreignent leurs
libertés. Les textes, votés à main levée en plein chaos au Parlement, prévoient
notamment des peines de prison en cas d'installation de tentes ou d'estrades dans des endroits
publics et pour les personnes bloquant des bâtiments officiels. Une loi punit toute
manifestation en cortège de plus de cinq véhicules. Un autre texte oblige les
ONG bénéficiant de financements occidentaux à s'enregistrer en tant qu'"agent
de l'étranger
". Un terme qui date de l'époque stalinienne.

Le président promet de créer une commission 

Après cette nouvelle journée d'affrontements, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a promis de créer une commission avec des représentants de l'opposition pour mettre fin à la crise politique. "Le président s'est engagé à créer lundi matin une commission comprenant  des représentants de l'administration présidentielle, du gouvernement et de  l'opposition pour trouver une solution à la situation de crise ", a déclaré l'opposant Vitali Klitschko, après une rencontre avec le chef de l'Etat.

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