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Ukraine : accord à Genève pour une baisse des tensions

Après une journée de discussions, un accord a été conclu jeudi à Genève pour une désescalade rapide des tensions en Ukraine entre les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine. Cet accord, qui paraissait hors d'atteinte pour les diplomates avant la réunion, prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jim Bourg Reuters)

Mercredi soir, les membres de la diplomatie américaine se voulaient pessimistes : la réunion de Genève aurait peu de chance d'aboutir à un accord sur la situation en Ukraine, et certains prédisaient déjà de nouvelles sanctions pour Moscou.

Mais le ton est bien différent après les discussions de jeudi, durant laquelle Moscou a affirmé par la voix de Sergueï Lavrov, le chef de sa diplomatie, que le pays n'avait "aucun désir " d'envoyer des troupes en Ukraine.

Désarmer les groupes armés illégaux, libérer les rues, les places et les lieux publics

L'accord né de cette réunie quadripartite propose ainsi des mesures pour faire baisser les tensions : "Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés, tous les bâtiments
saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, toutes
les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes
doivent être libérés
", indique ainsi le document.

C'est la mission de surveillance de l'Organisation pour la Sécurité et la
Coopération en Europe (OSCE) sera chargée d'aider les autorités ukrainiennes à
mettre en oeuvre ces mesures.

"Désescalade des tensions "

"Nous avons approuvé un document, la déclaration de Genève du 17 avril,
dans lequel nous sommes d'accord sur la nécessité de prendre des mesures
initiales concrètes pour obtenir une désescalade des tensions et pour assurer
la sécurité de tous les citoyens ukrainiens
", a déclaré Sergueï Lavrov au cours d'une conférence de presse après la réunion.

Le document qui a été adopté prévoit aussi une amnistie pour ceux qui
respecteront les dispositions de l'accord, à l'exception de "ceux qui sont
coupables de crimes de sang
".

Washington se méfie encore

Malgré ces bonnes volontés affichées, l'idée de sanctions contre Vladimir Poutine reste toujours une option envisageable pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a mis en garde Moscou : "Si nous ne voyons pas de
progrès, alors nous n'aurons pas d'autre choix que d'imposer plus de
sanctions
", a-t-il lancé.

Car John Kerry n'a pas oublié de la question de la récente annexion par Moscou de la Crimée : les Etats-Unis "n'ont pas renoncé mais nous ne
sommes pas venus (à Genève) pour parler de la Crimée
", a-t-il précisé. 

En écho à cette méfiance, le président américain Barack Obama a déclaré dans la soirée qu'il n'avait aucune certitude sur l'application de l'accord du jour.

L'UE veut une transition politique transparente

L'accord adopté à Genève stipule aussi que le processus constitutionnel
annoncé par le gouvernement transitoire ukrainien sera "transparent ", "avec
l'établissement d'un large dialogue national, pour inclure toutes les régions
ukrainiennes et toutes les entités politiques
".

Le secrétaire d'Etat américain s'est insurgé jeudi après des informations
faisant état de l'obligation pour des juifs ukrainiens de s'enregistrer en tant
que tels dans une ville de l'est de l'Ukraine, en proie à des troubles.
"C'est non seulement intolérable, c'est grotesque. C'est au-delà de
l'inacceptable
", a-t-il martelé. 

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