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Turquie : prison à vie au procès des putschistes du réseau Ergenekon

L'ex-chef d'état-major de l'armée turque a été condamné à la réclusion à perpétuité. Le réseau était accusé d'avoir tenté de favoriser un coup d'Etat militaire contre le Premier ministre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 2min
Des manifestants hostiles au gouvernement devant le tribunal de Silivri (Turquie), à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Istanbul, où a été prononcé le verdict du procès des putschistes du réseau Ergenekon. (OSMAN ORSAL / REUTERS)

Verdict hors normes pour procès hors normes. La justice turque a condamné, lundi 5 août, à de lourdes peines les membres du réseau putschiste ultranationaliste Ergenekon. Ce groupe projetait, selon le pouvoir, de renverser le gouvernement du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste. Ce procès est dénoncé par l'opposition laïque comme une chasse aux sorcières visant à faire taire les critiques contre l'exécutif, rappelle Le Monde. Le tribunal a prononcé le verdict pour les 275 accusés. Il y a notamment eu 12 condamnations à la prison à vie.

L'ancien chef d'état-major des armées, le général Ilker Basbug, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel par la force". D'autres anciens généraux, comme l'ex-chef de la gendarmerie et l'ex-chef de la Première armée, un journaliste, et le chef du petit Parti des travailleurs ont également été condamnés à la prison à vie. Trois parlementaires du principal parti d'opposition pro-laïcité, le Parti républicain du peuple (CHP), ont écopé de peines allant de 12 à 35 ans de prison. Des dizaines d'autres condamnations à de la prison ont été prononcées. Ainsi que 21 acquittements. 

Le réseau Ergenekon a été mis au jour en juin 2007, lors d'une opération antiterroriste dans un bidonville d'Istanbul. Des armes et des explosifs avaient été découverts. Le procès s'est ouvert en octobre 2008, après une longue enquête et des dizaines d'arrestations. Le réseau Ergenekon, du nom d'une vallée mythique d'Asie centrale, était accusé d'avoir tenté de favoriser un coup d'Etat militaire contre le Premier ministre, en semant le chaos dans le pays par des attentats et des opérations de propagande.

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