Turquie : pour l'UE, le rétablissement de la peine de mort est une ligne rouge
A Yénikapi, sur les bords de la mer de Marmara, le président Recep Tayyip Erdogan a pris la parole dimanche et a de nouveau évoqué un possible rétablissement de la peine de mort. "Si le peuple veut la peine de mort, les partis suivront sa volonté", a-t-il dit devant des sympathisants qui scandaient "Peine de mort!"
Les relations Turquie-UE étaient déjà très tendues et ce discours du président turc ne vient pas pacifier la situation. “Nous avons dit quelle était notre position, elle ne change pas”, affirmait ce lundi matin une porte-parole de Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne a été catégorique il y a quelques jours : ”Le rétablissement de la peine de mort aurait pour conséquence la rupture immédiate des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union.”
Les responsables des institutions européennes semblent habitués désormais aux sorties du président turc, “je n'ai rien à ajouter”, déclare un représentant du Conseil européen. Après la vaste purge en Turquie, le président du Parlement européen a appelé le gouvernement turc “à ne pas briser la démocratie et les droits fondamentaux”. ”Des décisions arbitraires ne sont pas acceptables dans un pays candidat à l'adhésion à l'UE”, a dit Martin Schulz.
Pour l'Union, le rétablissement de la peine de mort est une ligne rouge à ne pas franchir. Le ministre des Affaires étrangères autrichien veut lancer le débat sur l’arrêt des négociations avec la Turquie lors du prochain Conseil européen le 16 septembre.
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