Attentat à Ankara. Les autorités turques évoquent la piste de l'extrême gauche
L'auteur présumé de l'attaque et un agent de sécurité ont été tué dans l'attentat. Une femme est grièvement blessée.
Un attentat-suicide a fait deux morts devant l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, en Turquie, vendredi 1er février. L'une des deux victimes serait l'auteur de l'attaque, l'autre un agent de sécurité de l'ambassade, selon les autorités.
"Les premiers éléments de l'enquête indiquent que le kamikaze était un militant d'une organisation clandestine de gauche", a annoncé le ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler. La police aurait identifié l'auteur de l'attaque comme étant Ecevit Sanli, un membre du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), à l'origine de nombreuses actions violentes en Turquie depuis la fin des années 1970, rapporte la télévision NTV.
Que s'est-il passé ?
La déflagration est survenue à la mi-journée au niveau d'une entrée secondaire de l'ambassade, utilisée pour les demandeurs de visas. "Il y a eu deux morts, le kamikaze et un agent de sécurité turc. Une femme qui était là pour suivre une procédure [de demande de visa] a été blessée", a déclaré le gouverneur d'Ankara.
La blessée, âgée de 30 à 35 ans, a été évacuée vers l'hôpital et se trouve dans un état critique. De nombreuses ambulances et camions de pompiers ont été dépêchés sur les lieux.
L'explosion n'a pas causé de dommages à l'intérieur du complexe de l'ambassade, située dans le quartier où sont installées la plupart des représentations diplomatiques de la capitale turque. Des mesures de sécurité ont immédiatement été prises dans l'ambassade, avec interdiction pour le personnel de quitter les locaux.
"Les mesures appropriées ont été prises par la police turque qui enquête maintenant sur l'incident", a expliqué l'ambassade. "Nous sommes bien sûr très tristes, nous avons perdu l'un de nos gardiens turcs à l'entrée", a déclaré à la presse l'ambassadeur américain, Francis Ricciardone.
Quel est le contexte de l'attaque ?
L'attaque intervient alors que les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas viennent de déployer des batteries de missiles sol-air Patriot destinées à protéger la Turquie d'éventuelles attaques syriennes.
Les chaînes de télévision turques ont aussi établi un lien entre cet attentat et une prochaine visite du nouveau secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en Turquie, probablement à la fin de février.
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