Tuerie en Haute-Savoie : un litige d'argent entre deux frères ?
Toutes les pistes sont explorées, par les enquêteurs, au surlendemain de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie. Ils ont pu entendre à nouveau la fillette de quatre ans. Sans grand succès. Pas "beaucoup plus de détails, si ce n'est des cris, cette peur, cette volonté de se dissimuler" , a raconté vendredi le procureur de la République.
Quant à sa grande soeur, elle est désormais hors de danger. "Elle a été réopérée ; son état n'inspire plus trop d'inquiétude ", ajoute Eric Maillaud. Mais elle n'est pas encore en état de raconter ce qu'elle a vécu.
Un règlement de comptes entre frères ?
D'ici là, donc, les enquêteurs explorent toutes les pistes. L'une, évoquée largement par certains tabloïds britanniques, fait état d'un règlement de comptes entre frères. Selon le Telegraph, la victime, Saad al-Hilli, aurait été menacée et molestée par son frère Zaid au moment de la succession familiale. Un héritage de plus d'un million de livres, ajoute le Daily Mirror. "Il semblerait qu'il y ait un litige sur fond d'argent. C'est une information qui semble sérieuse, qui vient de la police britannique" , a estimé le procureur. "Il faudra que le frère soit entendu très longuement."
Les choses pourraient aller très vite, puisque celui-ci s'est présenté de lui-même, dès jeudi, à un commissariat en Grande-Bretagne. Pour se disculper, selon une source proche de l'enquête.
Reste que Saad al-Hilli n'a toujours pas été identifié formellement par les enquêteurs français. Une conférence de presse est prévue à 17h à Annecy, où le procureur devrait dévoiler les résultats d'autopsie.
Deux informations judiciaires ouvertes
Vendredi midi, le procureur d'Annecy a annoncé l'ouverture de deux informations judiciaires, l'une pour "assassinats" et l'autre pour "tentatives d'assassinats" (en ce qui concerne les deux petites filles).
Le magistrat a également annoncé le départ pour Londres en début d'après-midi d'un gendarme de la section de recherches de Chambéry en charge du dossier, afin de rencontrer ses homologues britanniques.
Les juges d'instruction français sont également en train d'envoyer une commission rogatoire internationale aux autorités judiciaires britanniques. Celle-ci devrait permettre de procéder à la saisie de documents permettant l'identification des victimes via leur ADN (brosse à dents, cheveux) et d'en apprendre peut-être un peu plus sur leur vie à Claygate, dans la banlieue cossue de Londres.
Enfin, le site de la tuerie a été rouvert au public vendredi à la mi-journée. Une quarantaine de journalistes, parmi lesquels de nombreux Britanniques, se sont rendus sur les lieux.
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