Tuerie d'Oslo : première audience d’Anders Behring Breivik devant la justice
Il s’appelle Anders Behring Breivik. Il a 32 ans. Il est décrit comme un "fondamentaliste chrétien", proche de l'extrême droite. Et c’est à peu près tout ce que l’on sait réellement du principal suspect dans l'attentat à la bombe d’Olso, qui a fait 7 morts, et la tuerie d'Utoeya, petite île proche de la capitale norvégienne où 86 adolescents et jeunes adultes ont été abattus de sang froid vendredi.
Anders Behring Breivik, un nom totalement inconnu des services de police jusqu’à ce jour là. L’homme, qui a reconnu les faits selon la police, affirme qu’il a agi seul. Il dit aussi avoir décidé ces attaques dès l'automne 2009 et semble avoir tout fait ensuite pour éviter d’éveiller les soupçons. Ce n’est que quelques heures avant de passer à l'acte qu’il diffuse sur internet un manifeste de 1.500 pages, rédigé en anglais sous le nom d'Andrew Berwick, dans lequel il se déverse en propos islamophobes et antimarxistes et évoque "l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses". Et c'est avec ces mots qu'il conclut la vidéo postée, elle aussi, juste avant la double attaque d'Oslo et Utoeya : "Si les élites socialistes refusent de rendre le pouvoir aux forces conservatrices, alors la seconde guerre mondiale passera pour un pique-nique comparé au carnage à venir". A la fin de cet enregistrement, il se met en scène, fusil d'assaut à l'épaule, au milieu d'images de templiers, épée à la main, symbole de sa toute-puissance.
Comparaître en public et en uniforme
Anders Breivik sera présenté aujourd’hui à un juge. Il devrait être incarcéré dans la foulée. Une première audience qu’il souhaiterait publique, a indiqué hier son avocat. Tandis que la police demande un huis-clos. Il souhaiterait aussi, selon son avocat, comparaître vêtu d'un uniforme. À la recherche semble-t-il d'une tribune, Anders Breivik écrit dans son manifeste que ses actes doivent être compris "comme une opération de marketing" dont le but est de faire connaître ses idées.
De leur côté, les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour tenter d'en savoir plus sur les motivations du tueur présumé et vérifier s'il a effectivement agi seul, comme il le prétend. En attendant un probable procès, Anders Breivik sera placé en détention provisoire. En Norvège, la peine maximale prévue par le code pénal est de 21 ans mais déjà des voix s’élèvent pour réclamer le rétablissement de la peine de mort.
Cécile Mimaut, avec agences
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