Triomphe des séparatistes flamands aux élections belges
Selon les dernières projections en sièges diffusées par le ministère belge de l'Intérieur, après dépouillement des suffrages dans la totalité des bureaux de vote, la N-VA (Nouvelle alliance flamande) de Bart de Wever obtient 27 sièges sur 150 à la Chambre des représentants.
Le Parti socialiste wallon arrive en seconde position, avec 26 sièges, devant les libéraux francophones du Mouvement réformateur (18 sièges) et les démocrates-chrétiens flamands du CD&V (17 sièges).
Le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang perd cinq sièges par rapport aux élections de 2007, à 12 sièges.
Bart de Wever a revendiqué la victoire en fin d'après-midi devant ses sympathisants réunis à Bruxelles.
“La N-VA a gagné les élections aujourd'hui. Nous avons obtenu 30% des voix (en Flandre). Nous sommes le plus grand parti de Flandre”, a-t-il déclaré.
“Je tends la main aux francophones. Personne n'a intérêt à ce que le pays reste bloqué”, a-t-il ajouté.
Un francophone Premier ministre ?
Dès aujourd’hui, des discussions entre les principaux partis
politiques flamands et wallons devraient s'ouvrir.
Les analystes prédisent que la formation d'une coalition gouvernementale pourrait prendre plusieurs mois, en dépit de la
crise économique et de la présidence belge de l'UE qui s'ouvre
le 1er juillet.
Le scénario le plus souvent cité place la N-VA et le PS wallon comme pivots du futur gouvernement fédéral et les responsables des deux camps ont pris soin hier de ne pas exclure cette possibilité.
Bart de Wever a renouvelé hier son offre de soutenir un Premier ministre francophone, en rupture avec la pratique qui veut que ce poste revienne à un Flamand pour refléter le fait qu'ils représentent 60% de la population belge.
_ Le chef du Parti socialiste wallon, Elio di Rupo, pourrait ainsi devenir le premier chef de gouvernement francophone depuis 1974.
Trois ans d’immobilisme
La première tâche du futur gouvernement sera de dénouer la situation de "BHV", l'arrondissement électoral et judiciaire qui comprend Bruxelles et une partie de sa périphérie, que les Flamands souhaitent scinder pour en rattacher une partie à la Flandre.
Le gouvernement d'Yves Leterme a démissionné le 22 avril à la suite de blocages sur ce dossier, mettant fin à une période de trois ans d'immobilisme.
Depuis le triomphe de l'actuel Premier ministre aux législatives de juin 2007, le pays a connu trois Premiers ministres et quatre gouvernements, après une période de vacance de plus de six mois entre juin et décembre 2007.
La Belgique peut cette fois difficilement s'offrir une répétition de ce scénario.
_ A court terme, les économistes estiment que le pays dispose
de nombreux atouts pour faire face à la situation, mais,
disent-ils, les investisseurs pourraient devenir plus nerveux à partir de septembre si aucun gouvernement n'est en place.
Mikaël Roparz, avec agences
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