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Traité de Lisbonne: l'UE accepte la dérogation demandée par les Tchèques

Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants européens ont accepté d'accorder au très eurosceptique président tchèque Vaclav Klaus la dérogation qu'il demandait pour son pays à la Charte européenne des droits fondamentaux. C'était la condition qu'il avait posée pour apposer sa signature sur le traité.
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"Nous nous sommes mis d'accord sur ce qui était demandé par les Tchèques", a
déclaré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui assure la présidence
de l'UE, en exhortant Vaclav Klaus à cesser son obstruction. "Nous partons du principe que cela signifie que la route de la ratification est maintenant ouverte" , a-t-il ajouté.

De son côté le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a
estimé que "le dernier obstacle politique" était levé. "Nous aurons bientôt le traité de Lisbonne" , a-t-il ajouté.

Concrètement, le président tchèque a obtenu que son pays bénéficie d'une dérogation à la Charte européenne des droits fondamentaux, afin d'empêcher que les Allemands des Sudètes expulsés en 1945 puissent obtenir réparation. Elle est juridiquement du même type que celles obtenues en 2007, pour d'autres raisons, par la Grande-Bretagne et la Pologne.

Il reste toutefois un obstacle en République tchèque pour le traité, censé faire fonctionner l'Union européenne de manière plus efficace. La Cour constitutionnelle nationale doit encore se prononcer, sans doute le 3 novembre, sur un recours déposé par des parlementaires amis de Vaclav Klaus.

Le traité doit impérativement être ratifié par les 27 pays de l'UE pour voir
le jour. La République tchèque est le seul à ne pas l'avoir encore fait.

Quel président pour l'UE?

Le déblocage intervenu à Bruxelles doit permettre à l'UE de se concentrer sur le choix du titulaire du poste de président stable de l'Union européenne, principale innovation du traité de Lisbonne, visant à donner un visage et une voix à l'Europe. Et à en finir avec le système actuel de présidence tournante.

La Grande-Bretagne a accentué lors du sommet ses efforts pour promouvoir la
candidature controversée de Tony Blair. Mais de nombreux pays y sont opposés. Parmi les autres candidats figurent le Luxembourgois Jean-Claude Juncker ou l'ex-Premier ministre irlandais John Bruton. Le chef du gouvernement néerlandais Jan Peter Balkenende pourrait aussi au final mettre tout le monde d'accord.

Le climat, autre point de discorde

Sur un autre sujet important du sommet, le climat, les dirigeants européens
restent divisés. Ils peinent à se mettre d'accord sur le montant et la répartition de l'aide de l'UE à apporter aux pays pauvres pour financer la lutte contre le réchauffement.

Plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne, sont réticents à s'engager
sur des promesses chiffrées avant la conférence mondiale sur la protection du
climat de Copenhague en décembre. En outre, les pays d'Europe de l'Est refusent que la répartition de l'effort à l'intérieur de l'UE se fasse en fonction des niveaux de pollution, car cela les pénaliserait. Les discussions doivent se poursuivre demain, dernier jour du sommet européen.

Un échec des Européens à se mettre d'accord sur des promesses sonnantes et trébuchantes ferait mauvais effet avant Copenhague où ils ambitionnent de se présenter en modèle pour le reste de la planète.

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