Cet article date de plus de treize ans.

Suisse : plainte retirée contre le fils Kadhafi

Sa garde à vue, en juillet, avait été à l'origine d'une crise diplomatique entre la Suisse et la Libye. Finalement, les domestiques d'Hannibal Khadafi ont préféré retirer leur plainte pour maltraitance. Le frère du domestique est toujours porté disparu...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

“De manière libre, réfléchie et éclairée, mes clients ont décidé de retirer la plainte pénale qu'ils avaient déposée” ; c'est l'avocat des deux domestiques qui l'affirme aujourd'hui.
_ Fin de la crise diplomatique, qui agite la Suisse et la Libye ; du moins, en théorie. Avec l'abandon de la plainte, qui visait Hannibal Khadafi, l'un des fils du dirigeant libyen, les deux pays devraient pouvoir reprendre des relations diplomatiques normales ; c'était le préalable posé d'ailleurs par Tripoli.

L'affaire remonte donc à la mi-juillet, le 15 précisément. Un couple de domestiques porte plainte, à Genève, contre ses employeurs, pour maltraitance. Les autorités constatent effectivement de nombreuses traces de coups sur leur corps.
_ Hannibal Khadafi et sa femme sont arrêtés, et placés en garde à vue pendant deux jours. Remis en liberté, il restent sous le coup d'une inculpation pour "lésions corporelles simples, menaces et contraintes".

L'affaire prend une dimension internationale. La Libye menace la Suisse de lui couper son approvisionnement en pétrole ; alors qu'elle est son principal fournisseur.

Les choses se tassent peu à peu. Mais la machine judiciaire helvétique, elle, ne s'arrête pas. Le procureur général de Genève, Daniel Zappelli, avait d'ailleurs exclu de classer l'affaire “pour motifs politiques”. Seul un retrait de la plainte, disait-il, pouvait l'arrêter. C'est ce qui vient de se passer aujourd'hui.

L'apaisement a tout de même un prix. L'avocat des domestiques le confesse du bout des lèvres : ses clients ont été correctement indemnisés. Me François Membrez ajoute : “ils sont reconnus comme victimes et leurs souffrances ont été prises en compte”. Comprend qui peut. D'ailleurs, conclut-il, ils ont obtenu un permis de séjour temporaire à titre humanitaire en Suisse.

Seule zone d'ombre au tableau : si la mère du domestique a été récemment libérée par la Libye, son frère, lui, est toujours porté disparu. Une procédure de disparition forcée a été initiée devant le Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies à Genève.

Guillaume Gaven, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.