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Silvio Berlusconi fait l'objet d'une enquête judiciaire pour avoir fait pression afin de stopper un talk show politique

Le chef du gouvernement italien juge le programme trop favorable à l'opposition, ont rapporté les médias mardi. Il aurait tenté d'influer sur la la haute autorité des communications.Silvio Berlusconi figure parmi les personnes faisant objet de l'enquête du parquet de Trani (sud).
Article rédigé par France2.fr
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Silvio Berlusconi, le 4 avril 2009 (AFP / Mandel Ngan)

Le chef du gouvernement italien juge le programme trop favorable à l'opposition, ont rapporté les médias mardi. Il aurait tenté d'influer sur la la haute autorité des communications.

Silvio Berlusconi figure parmi les personnes faisant objet de l'enquête du parquet de Trani (sud).

Il apparaît aux côtés d'un des commissaires de la haute autorité des communications appelée Agcom, Giancarlo Innocenzi, et du directeur des journaux télévisés de la première chaîne publique Rai Uno, Augusto Minzolini.

Les magistrats de Trani enquêtaient sur une affaire d'usure et de cartes de crédit quand, à travers des écoutes téléphoniques, ils sont tombés sur des conversations entre Berlusconi, Innocenzi et Minzolini.

AnnoZero, une émission au ton provocateur
Selon les médias, les conversations mettent en évidence la volonté de Berlusconi de stopper l'émission AnnoZero au ton souvent provocateur, dirigée par le journaliste Michele Santoro, et des pressions qu'il aurait exercées sur Innocenzi et Minzolini.

AnnoZero a effectué à plusieurs reprises des reconstitutions fictives de conversations entre des mafieux et des hommes politiques dont certains proches de Berlusconi.

A l'encontre de Berlusconi, l'enquête a été ouverte pour concussion et menaces à organe politique, administratif ou judiciaire, tandis que Innocenzi est soupçonné de complicité et Minzolini mis en cause pour avoir communiqué des informations confidentielles.

"La thèse est non seulement dénuée de tout fondement mais contraire au bon sens et à toute hypothèse de délit contenue dans le code" pénal, a commenté l'avocat de Berlusconi, Niccolo Ghedini. Il a dénoncé la coïncidence entre "les fuites d'information" des derniers jours sur cette affaire et la campagne pour les régionales des 28 et 29 mars.

Dans une interview à la radio publique GR1, Berlusconi a défendu "le droit du président du Conseil de parler au téléphone sans être écouté et en plus à son insu comme cela s'est produit dans ce cas".

Berlusconi a en outre reconnu être "toujours intervenu à droite et à gauche pour demander de ne pas faire le procès à la télévision de personnes déjà en cours de jugement sans leur donner la possibilité de se défendre".

Berlusconi se pose en victime
Dans un message à ses partisans mardi, Berlusconi s'est dit victime d'une attaque de la gauche et d'une partie de la magistrature "visant à influencer les électeurs" en vue des régionales. Il les a appelés à se mobiliser en masse le 20 mars -une manifestation est prévue samedi à Rome- pour défendre le "respect de la vie privée".

L'opposition de gauche a réagi avec vigueur. "Berlusconi privilégie un modèle, celui du complot où il se positionne en victime et défenseur de la liberté contre les communistes et magistrats. Et lui caudillo nouvelle manière appelle les masses à descendre dans la rue", a critiqué la chef de file des sénateurs du Parti démocrate, Anna Finocchiaro.

Elle a fustigé les discours de Berlusconi qui "n'évoquent jamais le chômage, l'effondrement du PIB, l'accroissement de la dette, la fermeture de beaucoup d'entreprises".

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