Silvio Berlusconi à nouveau dans la tourmente
"Les informations en provenance de Milan nous indiquent clairement que Berlusconi ne peut pas rester une minute de plus dans un rôle public qu'il a trahi de manière indécente," a fustigé le leader du Parti démocrate, Pierluigi Bersani, dans un communiqué. Avec lui, plusieurs leaders de l'opposition italienne ont enjoint le Cavaliere à la démission. Parmi eux, le leader du parti l'Italie des valeurs, Antonio di Pierto, ou encore le député de gauche Enrico Letta.
Les raisons de leur colère? Un nouveau scandale mêlant la vie privée de Silvio Berlusconi et ses fonctions officielles.
L'affaire remonte à mai dernier, lorsque une jeune femme d'origine marocaine, Karima, surnommée Ruby, est placée en garde à vue à Milan pour vol. Silvio Berlusconi aurait alors téléphoné au chef de la police de Milan pour obtenir la libération de cette jeune fille qu'il connaît bien.
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Le Corriere della Sera s'est penché avec précision sur la chronologie de cette journée du 27 mai. Plus encore, le quotidien retranscrit la teneur de la conversation du Cavaliere avec la police milanaise. Silvio Berslusconi aurait notamment affirmé que la jeune femme est une proche du Président égyptien Hosni Moubarak.
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La Stampa compare cette affaire à "un torrent de boue retenu pendant de longs mois."
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L'Espresso publie quant à lui une série de sulfureuses photos de Ruby issues notamment de son profil Facebook.
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Pour le Republicca, ce lien de parenté avec Hosni Moubarak ne serait qu'un leurre utilisé pour obtenir la libération de la jeune femme. Ruby serait en réalité proche du Cavaliere, pour avoir participé à plusieurs soirées privées dans la villa d'Arcore de celui-ci.
Le Republicca a tenté de recueillir le témoignage de Veronica Lario, l'ex-épouse du Président du Conseil. Celle-ci avait demandé et obtenu le divorce en mai 2009, après les révélations des soirées répétées de son époux auprès de très jeunes femmes. Noemi Laetitia, 17 ans à l'époque, avait alors fait état de sa relation très proche avec le chef d'Etat, qu'elle surnommait affectueusement "Papounet".
Cette première affaire, surnommée le "Noemigate" avait déjà fortement ébranlé la réputation de Silvio Berlusconi, et placé au coeur de l'actualité les mystérieuses soirées "Bonga Bonga" qu'affectionnerait M. Berlusconi.
Un an et demi plus tard, sa côte de popularité est inférieure à 40%, du fait notamment de son plan d'austérité, des querelles politiques internes et des différents scandales de corruption. Pour les proches de Berlusconi, cette nouvelle affaire ne serait qu'une "tentative visant à le chasser du pouvoir," dixit le ministre du Travail Maurizio Sacconi.
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