Serbie: le président sortant réélu
M. Tadic a remporté 50,5% des voix contre 47,9% au candidat ultranationaliste pro-russe Tomislav Nikolic, a annoncé le Centre pour des élections libres et la démocratie (CESID). Les Serbes ont voté en nombre lors de cette présidentielle qui a pris la dimension d'un référendum pour ou contre le rapprochement avec l'Union européenne (UE). La participation a en effet atteint 67,6% (plus de 4,5 millions de votants sur environ 6,7 millions d'inscrits), un chiffre record depuis l'élection présidentielle de 2000, qui avait précipité la chute du régime autoritaire de Slobodan Milosevic.
L'élection de dimanche, considérée comme "la plus incertaine" de l'histoire récente de la Serbie, était aussi la plus importante depuis 2000. Le vote est intervenu alors que les leaders albanais du Kosovo ont annoncé qu'ils proclameraient rapidement l'indépendance de la province administrée par l'ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais. Les Serbes du Kosovo ont voté sans grand espoir d'empêcher cette indépendance annoncée sous l'œil indifférent des Albanais qui boycottent les élections serbes depuis 1989.
Au premier tour, M. Nikolic du Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste) est arrivé en tête avec 39,99% de voix contre 35,39% à M. Tadic. Comme son adversaire, le président sortant est opposé à l'indépendance du Kosovo mais, contrairement à lui, il est persuadé que la Serbie n'a d'autre voie que l'intégration européenne.
M. Nikolic estime de son côté que la Russie qui a accordé à la Serbie un soutien sans faille à son opposition à l'indépendance du Kosovo, est un "partenaire stratégique" plus fiable que l'UE. En ce moment la Russie est un partenaire plus proche de la Serbie que l'Union européenne car elle peut en assurer le développement", a-t-il dit après avoir déposé son bulletin de vote. Prêt à renoncer à l'adhésion à l'UE en cas d'indépendance du Kosovo, il s'est déclaré résolu à utiliser l'arme du blocus économique contre la province séparatiste. L'UE qui n'a pas caché sa préférence pour M. Tadic, a suivi le vote avec d'autant plus d'attention qu'elle doit envoyer prochainement une mission au Kosovo pour prendre la relève de celle de l'ONU.
Caroline Caldier avec agences
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