Séisme en Italie : "On savait que ça allait arriver, cette zone est située sur une faille"
Le sismologue Antoine Schlupp revient sur le séisme de magnitude 6,2 qui a frappé le centre de l'Italie, pendant la nuit du 23 au 24 août.
Un important séisme de magnitude 6,2 a secoué le centre de l'Italie, mercredi 24 août vers 3h30 du matin, causant de nombreuses victimes et des dizaines de bâtiments détruits. L’épicentre du tremblement de terre se trouve à 10 km au sud-est de Norcia, une ville de la région de l’Ombrie.
Pour le sismologue Antoine Schlupp, du Bureau central sismologique français, le séisme a eu lieu dans une zone particulièrement à risque.
Franceinfo : Est-ce que ce type de séisme, mesuré à 6,2 sur l'échelle de Richter, est exceptionnel en Italie ?
Antoine Schlupp : Non, ce n'est pas exceptionnel. Les séismes d'une forte amplitude sont courants en Italie, à cause des nombreuses failles qui traversent tout le pays. A proximité de la région d'Ombrie touchée ce matin, deux séismes avaient déjà eu lieu. En avril 2009, dans les Abruzzes, à l'Aquila, où 300 personnes ont trouvé la mort ; et en septembre 1997, à Assises, une ville située plus au Nord. Par comparaison, en France, on a un séisme de cette ampleur par siècle, en moyenne.
La localisation de cette secousse est-elle surprenante ?
Non, car cette région est située dans une zone particulièrement à risque, avec un fort aléa. On savait que ça allait arriver, car elle est située sur une faille. Cette structure tectonique entraîne une zone de contact entre différents blocs, qui glissent les uns par rapports aux autres. Pendant la nuit du 24 août, du fait de la pression exercée sur la faille, il y a eu une rupture brutale qui a créé des secousses sismiques. Pour un séisme d'une telle ampleur, il y avait 10 centimètres de faille sur des kilomètres...
De nombreuses victimes, le village d'Amatrice à moitié détruit, selon le maire de la commune... L'Italie est-elle suffisamment préparée pour ce type d'événements ?
Il y a des normes de constructions pour les constructions récentes, mais en Italie, le problème, c'est qu'il y a énormément de bâtiments historiques. Et ces derniers sont particulièrement vulnérables face aux séismes. En 2009, la ville d'Onna avait été complètement détruite car les constructions anciennes n'avaient pas été renforcées.
Est-ce qu'il va y avoir des répliques ?
Il y a déjà eu plus d'une quarantaine de répliques depuis le choc principal à 3h30 du matin, dont une de magnitude de 5,4, ce qui a pu ajouter des dégâts, dans les villes italiennes déjà touchées. Ces répliques vont continuer pendant les heures, et même les jours, à venir. Néanmoins, elles seront de moins en moins perceptibles par les habitants.
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