Sanction contre la Syrie : l'UE adopte un embargo sur le pétrole
Une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères s'est ouverte ce matin à Sopot, en Pologne, pour deux jours.
Les Vingt-Sept y ont officiellement adopté un embargo sur les importations de pétrole syrien, dont le principe avait été décidé lundi dernier.
Cette décision entre en vigueur dès maintenant, mais seulement le 15 novembre pour les contrats en cours. Et son impact pourrait être bien réel sur le gouvernement syrien, quand on sait que l'UE achète 95% des exportations de pétrole de la Syrie, ce qui représente entre un quart et un tiers des recettes du pays.
Ce matin, les ministres européens des Affaires étrangères ont également élargi la liste des entités frappées par une interdiction de voyager au sein de l'UE et un gel des avoirs.
En revanche, il a été décidé de reporter à plus tard l'option complémentaire, un temps envisagée, d'une interdiction de tout investissement européen dans le secteur pétrolier syrien.
Les Etats-Unis, eux, avaient déjà mis en œuvre un embargo pétrolier (juste symbolique, puisqu'ils n'importent pas de pétrole syrien) et une interdiction de tout investissement en Syrie. Hillary Clinton, secrétaire d'Etat estimait d'ailleurs hier que la communauté internationale devait accroître la pression sur le régime de Bachar al-Assad, qui réprime les manifestations dans le sang (2.200 morts depuis la mi-mars selon l'ONU).
Mais du côté de l'ONU, Etats-Unis et Européens ne parviennent pas à faire voter un consensus à ce sujet. Ils se heurtent surtout à la Russie, allié du régime syrien.
Aujourd'hui, comme tous les vendredis, les opposants au régime du président Bachar al-Assad ont appelé à manifester, avec pour slogan : "la mort plutôt que l'humiliation ". Selon des militants sur place, à 16h, au moins treize civils avaient été tués. Mais les manifestants ne se découragent pas depuis la mi-mars, et ont trouvé de nouvelles raisons d'espérer dans la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye.
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