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Russie : Une militante française agressée à Moscou

Alors que vient de s’ouvrir le procès des meurtriers présumés de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, c'est une sociologue et militante française qui a été agressée la semaine dernière à Moscou. Carine Clément a été attaquée par deux hommes munis d'une seringue.
Article rédigé par franceinfo
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"Alors que je me rendais à une réunion publique, deux jeunes hommes sont venus vers moi et, arrivés à ma hauteur, l’un d’entre eux m’a planté une aiguille dans la jambe. Je me suis retournée, ils étaient en train de filer et j’ai vu qu’il y avait une seringue sur le trottoir", raconte Carine Clément à notre envoyée spéciale permanente à Moscou, Ilana Moryoussef.

C’est la troisième fois en trois semaines que la sociologue française, qui vit depuis 14 ans en Russie, où elle a fondé en 2004 l'Institut des actions collectives, est victime d’agression. "Je suis énormément engagée dans les activités associatives et sociales de ce pays. La moindre activité de groupe et de citoyens est porteuse de menace pour les intérêts de telle ou telle puissance économique ou politique à quelque niveau que ce soit", explique Carine Clément, qui a notamment pris position pour la libéralisation de la législation sur l’immigration en Russie.

Les opposants, cibles d'agressions et d'intimidations

Et alors que s’ouvre le procès des meurtriers présumés de la journaliste Anna Politkovskaïa, c'est la question d'une possible opposition au pouvoir qui se pose à nouveau. Peut-on faire entendre une voix dissidente, en Russie, sans risquer sa vie ?

Jeudi dernier, un autre journaliste russe, qui avait dénoncé des affaires de corruption impliquant des élus locaux, a été agressé par des inconnus dans la banlieue de Moscou. Rédacteur en chef du journal local Khimkinskaïa Pravda, Mikhaïl Beketov avait plusieurs fois déjà été menacé de représailles pour ses prises de positions. Il a été retrouvé le 13 novembre dernier inconscient et couvert de sang près de son domicile. Hospitalisé dans un état grave, il serait aujourd’hui entre la vie et la mort.

Reporters sans frontières a fait part de son indignation face à "l'extrême violence" de cette agression. "De toute évidence, la question de la violence contre les journalistes demeure d'actualité", a rappelé l’organisation de défense de la liberté de la presse dans un communiqué.

Cécile Mimaut, avec agences

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