Russie : un photographe embarqué avec Greenpeace emprisonné pour deux mois
Il est jugé avec 18 autres militants écologistes, accusés de piraterie, après avoir tenté de mener une action sur une plateforme pétrolière russe dans l'océan Arctique.
Un tribunal de Mourmansk, en Russie, a ordonné, jeudi 26 septembre, la mise en détention pour deux mois d'un membre de l'équipage d'un navire de Greenpeace, l'Arctic Sunrise. Ce brise-glace était envoyé par l'organisation écologiste pour dénoncer les projets de forage gazier et pétrolier dans l'océan Arctique.
Le photographe est accusé de "piraterie" avec 29 autres militants de l'organisation écologiste ."Détention pour deux mois, jusqu'au 24 novembre. Denis Siniakov est arrêté", a indiqué Greenpeace sur Twitter, faisant référence à ce photographe ayant travaillé dans le passé au bureau de Moscou de l'AFP.
Selon l'agence russe Interfax, Siniakov a insisté lors de sa comparution sur le fait qu'il avait seulement photographié l'action de Greenpeace et, de fait, n'avait pas pris part aux événements. Mais le tribunal a justifié sa décision en expliquant que ce photographe, travaillant régulièrement pour Greenpeace, se rendait souvent à l'étranger et risquait de quitter la Russie.
Incident diplomatique en vue
Trente militants de Greenpeace, accusés de "piraterie", un crime passible de quinze ans de prison, comparaissaient en même temps devant un tribunal russe après une action contre une plateforme pétrolière du géant Gazprom, dans l'océan Arctique. Les militants, issus de 18 pays dont les Etats-Unis, la France, la Suisse, la Finlande, le Royaume-Uni, la Pologne et la Russie, ont été emmenés à terre après le remorquage de leur brise-glace, l'Arctic Sunrise, par les forces de sécurité russes. Les militants ont été conduits au tribunal en menottes, selon des retransmissions en direct sur internet. Jeudi matin, le Comité d'enquête russe avait prévenu dans un communiqué qu'il allait demander à ce que tous les militants soient maintenus en détention.
L'affaire, qui implique de nombreux ressortissants étrangers, pourrait par ailleurs tourner à l'affrontement diplomatique. Invoquant le droit maritime, les Pays-Bas ont déjà demandé aux autorités russes de libérer l'équipage. Le gouvernement néerlandais envisage même d'engager une "procédure légale y compris devant le Tribunal international de l'ONU pour le droit de la mer", a annoncé mercredi le chef de la diplomatie néerlandaise, Frans Timmermans.
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