Rubygate : Berlusconi acquitté en appel
C'est une surprise. Silvio Berlusconi a été vendredi acquitté en appel dans l'affaire Rubygate. L'ancien chef du gouvernement italien était poursuivi pour des relations sexuelles tarifiées avec une mineure. Les trois juges de la Cour d'appel de Milan ont délibéré pendant près de trois heures et ont rendu un jugement contraire au réquisitoire du parquet. Ce denier avait réclamé la confirmation de la peine prononcée en première instance.
L'ancien président du Conseil avait été condamné en juin 2013 à sept ans de prison et à une peine d'inégibilité à vie pour avoir eu des relations sexuelles tarifées avec Karima el Mahroug, dite "Ruby", mineure au moment des faits. Il avait aussi été jugé coupable d'abus de pouvoir pour avoir obtenu la libération de la jeune femme quand elle fut détenue dans un commissariat de police pour des accusations de vol.
Un verdict "au-delà de nos espérances"
Sur l'abus de pouvoir, les magistrats ont estimé qu'"il n'y avait pas de délit faute de preuves ", et sur la prostitution, ils ont souligné que "les faits reprochés ne constitu(ai)ent pas un délit ". Ils auraient donc entendu Silvio Berlusconi qui a toujours nié les faits. Les motivations des juges seront publiées dans un délai de trois mois.
L'avocat de l'ex-Cavaliere, Franco Coppi, s'est réjoui d'un verdict allant "au-delà de (leurs) espérances ". "La justice a enfin été rendue ", s'est félicité Simone Furlan, membre du parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia, dans un communiqué. "Maintenant concentrons-nous tous sur la politique pour relancer Forza Italia, fermement soudés autour de notre grand leader Silvio Berlusconi ".
La décision pourrait être contestée en cassation
La décision rendue par la cour d'appel de Milan n'est pas forcément définitive puisqu'elle pourra être contestée auprès de la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire italienne. Silvio Berlusconi a par ailleurs été condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale, peine commuée en une année de travaux généraux en raison de son âge, ce qui lui a permis de poursuivre ses activités politiques, malgré son exclusion du Sénat, et de mener campagne pour les élections européennes. Une seconde condamnation définitive par un tribunal pénal violerait les termes de l'aménagement de peine dont l'ancien président du Conseil bénéficie et pourrait le renvoyer derrière les barreaux.
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