Recherché par la Serbie, un ancien Premier ministre kosovar arrêté en France

L'ancien Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj a été arrêté à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, mercredi 4 janvier, alors qu'il venait d'arriver par avion de Pristina, la capitale du Kosovo. La Serbie a émis un mandat d'arrêt international contre cet homme, dont elle dénonce des crimes de guerre lors du conflit au Kosovo en 1998 et 1999.

Une demande d'extradition doit être examinée

Ramush Haradinaj a été présenté au parquet de Mulhouse, où il a été placé en rétention judiciaire, indique l'AFP, qui cite une source judiciaire. Il doit être présenté dès jeudi au parquet général de la cour d'appel de Colmar, pour que la demande d'extradition présentée par Belgrade soit examinée par la chambre de l'instruction.

Durant la guerre, ce commandant de la guérilla kosovare indépendantiste était à la tête d'une unité, les "Aigles noirs". Celle-ci contrôlait une région frontalière de l'Albanie, principale voie d'entrée des armes destinées aux rebelles de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Son groupe est accusé par Belgrade d'avoir torturé et assassiné des dizaines de civils serbes dont les corps ont été découverts près du lac Radonjic, dans la région de Decani.

Acquitté par le tribunal pénal international

Ramush Haradinaj avait été élu Premier ministre en décembre 2004. Plus haut responsable kosovar jamais poursuivi par le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), il avait démissionné au bout de cent jours pour répondre d'accusations de crimes de guerre devant. Il était notamment accusé de meurtres, de tortures et d’enlèvements de civils non-Albanais, ainsi que d’Albanais accusés de "collaboration" avec les forces serbes, comme l'expliquait RFI à l'époque.

Jugé pour 37 chefs d'accusation au total, Ramush Haradinaj avait été acquitté en 2008, puis à nouveau acquitté en appel en 2012. Mais les autorités serbes ont de leur côté délivré un mandat d'arrêt international à son encontre, ce qui lui a déjà valu d'être brièvement arrêté lors d'un passage en Slovénie, en juin 2015.