Radovan Karadzic bientôt devant la justice internationale
Génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Au lendemain de son arrestation par les services de sécurité serbes, Radovan Karadzic s'est vu signifier par un juge de son pays les charges qui pèsent contre lui. Ce juge a ordonné le transfert de l'ancien président des Serbes de Bosnie devant le TPIY. Karadzic dispose de trois jours pour faire appel de cette décision.
Si ce n'est pas le cas, l'homme devrait rapidement quitter la Serbie pour les Pays-Bas, où l'attendent ses juges. Voilà treize ans que le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie l'a inculpé pour son implication présumée dans les massacres de musulmans et de croates pendant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995. Treize ans que cet ancien psychiatre était sous le coup d'un mandat d'arrêt. Treize ans qu'il était en cavale.
Il risque la prison à vie
Le TPIY est donc très satisfait de cette arrestation. "Cette arrestation montre clairement que personne n'est hors de portée de la justice et que tôt ou tard tous les fugitifs seront traduits en justice", a réagi Serge Brammertz, le procureur en chef du Tribunal.
Voilà des années que l'Union Européenne faisait pression sur Belgrade pour que les fugitifs recherchés par le TPYI soient arrêtés. Bruxelles en avait même fait une condition à remplir pour accélérer le processus d'intégration de la Serbie dans l'UE (LIRE NOTRE ARTICLE).
Radovan Karadzic risque maintenant la prison à vie, puisque le Tribunal ne prévoit par la peine de mort. Mais il pourrait se passer plusieurs années avant que le jugement ne tombe. Ainsi, l'ancien président serbe Slobodan Milosevic est mort en 2006, avant la fin de son procès qui durait depuis quatre ans.
Employé dans une clinique
Alors que le processus judiciaire suit son cours, les détails entourant l'arrestation de Radovan Karadzic commencent à
apparaître. Selon les journaux serbes, l'ancien homme fort des
Serbes de Bosnie n'a pas opposé de résistance lors de son arrestation, hier soir, dans un autobus des transports en commun de Belgrade.
_ Karadzic travaillait alors sous une fausse identité dans une clinique près de la capitale. (LIRE NOTRE ARTICLE)
Radovan Karadzic est accusé d'avoir participé, sous la houlette de Slobodan Milosevic, au "nettoyage ethnique" qui, en 44 mois de terreur, a fait 260.000 morts et 1,8 million de déplacés durant la guerre de Bosnie de 1992-95. A ses côtés se trouvait le général Ratko Mladic, qui est lui toujours recherché.
Céline Asselot avec agences
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