Quatre mandats d'arrêt ont été lancés dans une affaire d'escroqueries d'éoliennes, a annoncé jeudi la police italienne
Sept parcs éoliens d'une valeur de plus de 153 millions d'euros ont également été placées sous séquestre.
Dans cette opération baptisée "Autant en emporte le vent", 15 personnes font l'objet d'une enquête et quatre individus recherchés sont accusées d'avoir détourné des subventions publiques pour la réalisation de parcs éoliens.
Pour recevoir davantage d'aides, les accusés, parmi lesquelles Oreste Vigorito, président de l'entreprise énergétique IVPC, auraient falsifié des documents, attestant qu'ils étaient propriétaires de terrains, et gonflé artificiellement le montant qu'ils avaient à disposition pour construire les parcs.
Les 7 parcs saisis se trouvent en Campanie et en Sicile, avec le fort soupçon d'infiltrations mafieuses, selon des spécialistes. "L'Italie a créé un Eldorado pour faire des affaires avec les éoliennes, en offrant un prix par kwH trois fois supérieur à celui d'autres pays européens comme la France", a déclaré à l'AFP Carlo Ripa di Meana, président du "Comité national du paysage", une association de défense de l'environnement.
"Grâce aux subventions régionales et européennes, une installation devient rentable dès la deuxième année, c'est effrayant. De tels perspectives de profit attirent massivement les investissements de la part d'organisations mafieuses, Cosa Nostra en Sicile, la Ndrangheta en Calabre, la Camorra dans la région autour de Naples", a-t-il encore dénoncé.
Selon l'hebdomadaire Io Donna (groupe Corriere della Sera) paru le 7 novembre, plus de 900 éoliennes, certaines de plus de 100 mètres de haut, existent en Sicile et des milliers sont en cours de construction, "même là où le vent n'a pas la force de les faire tourner". Ces investissements représentent "le nouveau business plan de Cosa Nostra", devenue un acteur majeur de l'économie verte en Sicile, selon le journal.
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