Quand la reine d'Angleterre serre la main d'un ancien dirigeant de l'IRA...
Entre 1979 et 1982, si un homme n'envisageait pas de serrer la main un jour à la reine d'Angleterre, c'était bien Martin McGuinness. Il était alors chef d'état-major de l'IRA, l'Armée républicaine irlandaise, en pleine lutte pour détacher la province d'Ulster du Royaume-Uni. Pourtant, demain, à Belfast, c'est ce qu'il fera, en tant que vice-Premier ministre de la province semi-autonome.
Ce geste sera sans doute un grand moment d'émotion, et un symbole fort du retour de la paix en Irlande du Nord, après 30 années de "troubles " qui ont fait 3.500 morts. Signe des temps, c'est la première fois qu'une visite de la reine est annoncée à l'avance.
Poignée de main
La reine Elizabeth II est arrivée aujourd'hui en Ulster, dans le cadre du tour du Royaume-Uni qu'elle a entrepris pour son jubilé de diamant. Elle a assisté à un office religieux à Enniskillen, dans le sud de la province, théâtre d'un sanglant attentat en 1987.
C'est demain, après une réception au palais de Stormont à Belfast, qu'elle doit rencontrer Martin McGuinness, dans un théâtre de la ville, au cours d'une manifestation culturelle à laquelle assistera aussi le président irlandais, Michael D Higgins : "il s'agit aussi, en tant que représentant de mon parti (le Sinn Féin, NDLR), de montrer aux unionistes du nord que nous sommes prêts à respecter ce en quoi ils croient, même si nous sommes toujours des républicains irlandais", a commenté l'ancien dirigeant de l'IRA, âgé de 62 ans, qui a aussi été l'un des principaux négociateur des accords du Vendredi Saint, en 1998.
Jusqu'à présent, le Sinn Féin, qui milite toujours officiellement pour le rattachement de l'Ulster à la république d'Irlande, a toujours boycotté les visites d'Elizabeth II. Mais sa position a évolué depuis l'an dernier, lors de la visite de la souveraine en Iralnde, justement. Le Sinn Féin avait salué la "sincère compassion " de la reine pour les victimes de la cause irlandaise.
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