Cet article date de plus de douze ans.

Quand Breivik "préparait" son massacre sur World of Warcraft

Au quatrième jour de son procès à Oslo, Anders Behring Breivik a expliqué la planification de sa tuerie, "le rêve de toute une vie".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

En 2006, le tueur d'Oslo a 27 ans. Il retourne vivre chez sa mère, où il passe jusqu'à 17 heures à jouer à World of Warcraft. C'est alors, selon son témoignage devant la cour d'Oslo ce matin, qu'il fomente ce qu'il appelle alors "une opération-suicide ". Il pense alors avoir peu de chance ("moins de 5%", dit-il) de survivre à son massacre. 

"Le plan, c'était trois voitures piégées suivies d'une fusillade"

Anders Behring Breivik ne met cependant pas sa tuerie sur le compte d'un abus de jeu vidéo -"ce n'est pas un jeu violent du tout "-, mais affirme que le jeu en question lui a permis néanmoins de "se préparer mentalement ". Un autre jeu Call of Duty : Modern Warfare lui aurait permis d'apprendre à viser au fusil. Mais pour exercer son habilité in vivo, il s'inscrit dans un club de tir et commence à accumuler des armes auxquelles il donne des petits noms tirés de la mythologie norvégienne. 

Des exercices pratiques, alors que se dessinent dans sa tête les contours de sa tuerie, "le rêve de toute une vie ". Son plan initial ? "C'était trois voitures piégées suivies d'une fusillade ", déclare-t-il. Il compte alors placer deux bombes d'une tonne chacune, l'une dans le quartier des ministères, l'autre près du siège du parti travailliste. Et une dernière de 500 kg près d'une troisième cible indéterminée. Il envisage ensuite de tirer tous azimuts contre un célèbre squat d'Oslo, Blitz, le journal Dagsavisen et le parti de la Gauche socialiste. Trop compliqué. Il en restera à une seule bombe et se rabattra sur le camp d'été de la jeunesse travailliste à Utoeya. 

L'homme, malgré l'énormité de ses propos, est toujours aussi calme. À mesure qu'il entre dans le détail de ses crimes et de leur mise en oeuvre, il semble même moins provocateur. Ainsi a t-il renoncé ce jeudi matin, pour la première fois, à faire le salut nazi en entrant dans la salle d'audience. Mais son procès devant durer encore 10 semaines, Breivik ménage peut-être de futurs effets. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.