Présidentielle en Pologne : vers un second tour très serré
Pour la première fois hier, un sondage publié dans le quotidien Rzeczpospolita a donné Jaroslaw Kaczynski devant Bronislaw Komorowski - mais de peu... 49 contre 47%.
_ D'autres sondages donnent toujours le centriste Komorowski devant - c'est lui qui était arrivé en tête du premier tour de l'élection, le 20 juin dernier. Mais l'écart entre les deux candidats s'est considérablement réduit ces derniers jours.
Seule certitude, ils n'ont pas grand-chose en commun, à part leur passé au sein du syndicat Solidarnosc de Lech Walesa, artisan de la chute du régime communiste en Pologne en 1989, et leur éducation catholique.
Jaroslaw Kaczynski, le frère jumeau du président mort dans l'accident d'avion du 10 avril dernier, promet de lutter contre le crime et la corruption, de maintenir un Etat fort qui protège les faibles, et de préserver les valeurs catholiques.
_ Il se méfie de l'Union européenne et juge prématuré de fixer un calendrier pour le passage à l'euro, de peur que cela n'entraîne une hausse des prix. La Pologne est le seul pays de l'Union européenne à avoir évité la récession pendant
la crise économique mondiale.
Bronislaw Komorowski, lui, se présente comme le rassembleur. Ce modéré souhaite la poursuite des réformes économiques, travaillera avec le gouvernement Tusk, contrairement à Lech Kaczynski, pour faire passer le pays à l'euro d'ici cinq ans environ, et veut mettre fin au déploiement impopulaire en Afghanistan.
Le président exerce un rôle essentiellement honorifique mais il peut mettre son veto à des lois, et Lech Kaczynski y a souvent eu recours pour freiner le programme de libéralisation du gouvernement Tusk, quitte à y perdre beaucoup en popularité.
D'où l'importance du résultat des élections, dimanche. Un résultat qui sera déterminant pour la politique économique de la Pologne, pour son calendrier de
passage à l'euro et son retrait d'Afghanistan.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.