Portugal : des manifestations-monstres pour dénoncer l'austérité
Le rendez-vous était attendu, il n'a pas été manqué. Plusieurs dizaines de milliers de Portugais ont pris part samedi à de grandes manifestations à travers le pays. La plus fournie, dans la capitale Lisbonne, où selon les organisateurs, 500.000 personnes sont descendues dans la rue.
"La troïka et le gouvernement dehors !"
C'était là le mot d'ordre des manifestants, descendus dans la rue à l'appel d'un mouvement se revendiquant apolitique, "Que la Troïka aille se faire voir". La Troïka pointée du doigt, c'est l'association que forment le Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne et la Banque centrale européenne (BCE), les créanciers d'un Portugal en grande souffrance économique. Des représentants de cette Troïka sont d'ailleurs actuellement en visite dans le pays, pour un nouvel examen des comptes du pays.
Colère contre le gouvernement
"Le gouvernement ne peut gouverner contre le peuple et je crois qu'il va tomber" veut croire Nuno Ramos de Almeida, l'un des responsables du mouvement organisateur de la mobilisation. De fait, la plupart des manifestants samedi pointaient du doigt le rôle des dirigeants portugais, et leur passivité supposée face à leurs créanciers.
Le gouvernement du Premier ministre Pedro Passos Coelho a récemment mis en oeuvre de nouvelles mesures d'austérité, en contrepartie du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011. Des mesures qui comprennent des hausses d'impôts et des économies de 4 milliards d'euros, après une baisse des salaires et des retraites l'année dernière.
Signe de la popularité du mouvement, une réussite après les manifestations-monstres de l'automne dernier, même certains militaires avaient choisi de se joindre au cortège. Dans le pays, le taux de chômage a récemment atteint le taux record de 16,9 %.
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