Pologne : Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau esseulé, veut reprendre le flambeau
Quel sera le poids de l’émotion dans le vote des Polonais ?
_ C’est la question centrale dans la perspective de la présidentielle convoquée pour le 20 juin prochain, après la mort du président Lech Kaczynski dans le crash de son avion, le 10 avril dernier.
Et en officialisant sa candidature, le frère jumeau Jaroslaw Kaczynski a d’entrée de jeu tenté de faire vibrer la corde émotionnelle. "La Pologne, c’est notre grand engagement commun. Il exige que la souffrance personnelle soit surmontée, que le devoir soit rempli malgré une tragédie personnelle", a expliqué le leader de l’opposition conservatrice sur son site internet.
Sa stratégie de campagne est claire : elle s’appuie sur le traumatisme subi par les polonais, sur l’idée de l’accomplissement de la volonté de son frère, d’une sorte de testament politique.
_ Les sondages ne font que l’encourager dans cette démarche. Avant le crash, son frère au pouvoir affichait une impopularité record : 70%. Quinze jours après sa mort, plus de 80% des Polonais considèrent qu’il a finalement bien rempli ses fonctions.
Pour autant, pour son "héritier politique", la partie n’est pas gagnée.
_ Sur sa route, Jaroslaw Kaczynski va trouver l’actuel président par intérim, Bronislaw Komorowski. Et le candidat officiel du parti libéral Plateforme civique au pouvoir est le grandissime favori des sondages, qui le créditent de 50% des voix dès le premier tour.
Des deux jumeaux, le génie politique a toujours été, de l’avis de tous, du côté de Jaroslaw ; Lech se contentant d’exécuter ce que son frère décidait. Selon leur propre mère, Jaroslaw est "toujours celui des deux qui choisit les meilleures stratégies". Reste à savoir si celle-ci se révélera payante.
Gilles Halais, avec agences
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