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Percée nationaliste aux élections législatives finlandaises

Plus de quatre millions de Finlandais étaient appelés aux urnes aujourd’hui pour renouveler les 200 sièges du Parlement. La Coalition nationale, parti conservateur membre de l’alliance gouvernementale sortante, arrive en tête avec 20,4% des voix. Mais ces élections législatives marquent surtout une importante percée du parti d’extrême-droite des "Vrais Finlandais", désormais 3e force politique du pays.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé à 23h, avec le décompte final des voix

Conformément aux prédictions des sondages, la politique pro-européenne de la Coalition nationale, menée par l’actuel ministre des Finances finlandais Jyrki Katainen, a convaincu une majorité d’électeurs. Au terme d'une campagne axée sur l'Europe, les retraites et l'immigration, le parti conservateur arrive, avec 20,4% des voix (44 sièges), devant les deux autres forces traditionnelles : le parti du Centre de la Premier ministre sortante Mari Kiviniemi (17,4%), et le parti de l’opposition social-démocrate de Jutta Urpilainen (19,1% des voix et 42 sièges).

Ce scrutin, c'est surtout la victoire du parti d'extrême-droite - Les Vrais Finlandais deviennent, avec 19% des voix, la 3e force politique du pays. Ce qui leur permet d'enlever 39 sièges (sur 200) au Parlement, contre 6 lors de la dernière élection de 2007.

"Les Finlandais d’abord"

Depuis un an, les Vrais Finlandais tiennent un discours eurosceptique et populiste de plus en plus écouté par les déçus de la politique finlandaise, en particulier par la classe ouvrière. Taxé de xénophobie et d’inexpérience par ses détracteurs, le parti a néanmoins su séduire avec une posture de préférence nationale résumée par le slogan "Les Finlandais d’abord".

Le parti doit probablement aussi ce succès au charisme de son leader, Timo Soini. A 48 ans, ce père de famille a réussi à créer une proximité avec le peuple. Débonnaire, il a su faire passer au second plan la part d’ombre de son parti, notamment l’existence en son sein d’une frange ultranationaliste très radicale.

Dans les prochains jours, la Coalition nationale mènera les négociations sur la formation d'un nouveau gouvernement. Elle s’est d’ores et déjà dit prête à associer toutes les formations politiques en fonction de leur score, mais devra composer avec des positions radicalement opposées quant à la politique européenne.

Désaccord sur les aides aux pays européens en crise

La principale pierre d'achoppement concerne les aides financières accordées aux pays de l’Union européenne frappés par la crise. Alors que la Coalition nationale prône une aide au Portugal et l'augmentation de la participation finlandaise au fonds d'aide européen, les Vrais Finlandais y sont hostiles, au point de refuser d'être associés à un gouvernement qui y serait favorable. Les Sociaux-démocrates ont également déjà exprimé leur désaccord.

Alors qu'un plan de sauvetage du Portugal doit être soumis aux votes européens dans quelques mois, la montée de l'euroscepticisme en Finlande a de quoi inquiéter les capitales européennes. En Finlande, contrairement aux autres pays de l'Union européenne, les députés peuvent en effet avoir leur mot à dire quant à l'attribution d'une aide financière à un autre pays membre.

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