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Pays-Bas : l’extrême-droite se rend incontournable

Les résultats sont encore partiels. Mais au lendemain d’élections législatives anticipées, les Pays-Bas se réveillent avec un paysage politique sans véritable ligne de force. Les libéraux n’ont qu’un siège d’avance sur les travaillistes et l’extrême-droite, que les sondages donnaient moribonde, réalise la meilleure performance de son histoire…
Article rédigé par franceinfo
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Les résultats définitifs ne seront proclamés que dans cinq jours, mardi prochain.
Mais au lendemain d’élections législatives anticipées marquées par une campagne centrée sur les questions économiques, le parlement néerlandais se présente morcelé comme jamais.

Un seul siège départage les deux premiers, donnés ex aequo tout au long de la soirée. Le parti libéral WD emmené par Mark Rutte décroche 31 sièges sur 150. Il ne devance que d’un siège le parti travailliste PvdA conduit par l’ancien maire d’amsterdam Job Cohen. "Je suis tête de liste et candidat au poste de Premier ministre mais il faut d'abord parvenir à constituer une coalition solide", a lancé Mark Rutte en fin de soirée.

"Croisade contre l’islamisation"

Toute la difficulté est là. La troisième force politique néerlandaise est aujourd’hui l’extrême-droite. A la surprise générale, car l’immigration n’a pas été au cœur de la campagne, marquée par la crise économique. Le Parti pour la liberté PW de Geert Wilders obtient 24 sièges, contre 9 auparavant. Avec ce score historique, l’extrême-droite peut légitimement prétendre à entrer dans la coalition gouvernementale, et porter haut sa "croisade contre l’islamisation". "Nous voulons gouverner et nous devons être prêts à faire des concessions", a déclaré Geert Wilders.

Le leader du PW a aussi réaffirmé sa préférence pour une coalition avec les libéraux et les chrétiens-démocrates CDA du Premier ministre sortant Jan Peter Balkenende. Grand perdant de ce scrutin, le CDA n’est arrivé qu’en quatrième position avec 21 sièges. Il perd la moitié de ses députés. Jan Peter Balkenende en a immédiatement tiré les conséquences politiques : il lâche les rênes de son parti et renonce à son siège de député.

Autre perdant, le parti socialiste SP, aux lointaines racines maoïstes, obtient 15 sièges contre 25, devant les écologistes de GroenLinks, 10 sièges.

Le gouvernement de centre-gauche rassemblant depuis 2007 chrétiens-démocrates, travaillistes et ChristenUnie (CU) était tombé le 20 février, victime de ses dissensions sur le maintien des troupes néerlandaises en Afghanistan.
_ Les négociations visant à former une nouvelle coalition s’annoncent musclées.

Gilles Halais, avec agences

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