Paris et Londres pour une nouvelle coopération militaire
Décidément, l'entente cordiale ne s'est jamais si bien portée. Entre la France et la Grande-Bretagne, c'est l'amour fou... sur le terrain militaire du moins. Un amour raisonné : la crise est passée par là, et a forcé les deux pays à revoir leur budget respectif consacré à la Défense.
C'est aujourd'hui que Paris et Londres vont signer une série de traités bilatéraux consacrés à la défense et à la sécurité. D'une ampleur sans précédent, selon le ministre britannique de la Défense. A charge pour les Parlements nationaux, ensuite, de les ratifier.
Concrètement, ces traités prévoient de créer une force militaire commune, ainsi que la mutualisation de porte-avions et de laboratoires nucléaires.
Un premier traité créera une "force expéditionnaire conjointe", forte de 3.500 à 5.000 soldats et qui devra commencer l'entraînement dès l'an prochain. Cette nouvelle force ne sera pas permanente, mais sera déployée pour des opérations spécifiques sous un commandement unique.
_ Ce traité prévoit également le partage des porte-avions français et britannique à partir de 2020 afin de permettre à l'un des pays d'utiliser le navire de son voisin si son bâtiment est en maintenance ou en réparation. L'entretien du nouvel avion de transport A400m, ainsi que l'entraînement à son bord, seront également mutualisés.
Un deuxième traité stipulera que les deux pays mettront en commun leur technologie en matière d'essais nucléaires en laboratoire. Des Britanniques travailleront dans des instituts français et vice versa à partir de 2015. Et les deux pays vont tester ensemble le fonctionnement de leurs armes nucléaires. Un laboratoire commun sera implanté près de Dijon en 2014, et un centre de recherche sera ouvert en Grande-Bretagne parallèlement.
La France et la Grande-Bretagne représentent à elles deux la moitié des budgets de défense, et les deux tiers des dépenses de recherche et de développement militaires des 27 de l'UE.
_ Sauf que l'heure est aujourd'hui aux économies. David Cameron a annoncé il y a deux semaines une baisse de 8% du budget de la Défense en quatre ans. La France, elle, supprime 54.000 postes. D'où cette série de traités...
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