Ossétie du Sud : La Georgie lance l'offensive pour "rétablir l'ordre"
Les accrochages entre les Géorgiens et les Ossètes en Ossétie du Sud, qui ont fait jeudi au moins une dizaine de morts, selon Tbilissi, ont repris dans la nuit de jeudi à vendredi près de Tskhinvali, selon les autorités ossètes.
D'intenses combats opposent les forces séparatistes aux soldats des forces gouvernementales, selon le dirigeant séparatiste Edouard Kokoity. Sur son site Internet, le gouvernement rebelle évoque un "assaut" lancé contre Tskhinvali, la capitale de la province.
De son côté, le chef des forces géorgiennes de maintien de la paix dans cette région a fait savoir que le gouvernement géorgien avait décidé de "restaurer l'ordre constitutionnel" en Ossétie du Sud.
Dans la crainte d'une détérioration plus large de la stabilité régionale, les Etats-unis ont aussitôt appelé Moscou qui, de longue date, soutient le séparatisme ossète en Géorgie, à faire pression sur les dirigeants rebelles afin qu'ils cessent unilatéralement les combats.
Le porte-parole du département d'Etat, Gonzalo Gallegos, au cours d'un point de presse a expliqué que Washington appelait "Moscou à faire pression sur les dirigeants de facto de l'Ossétie du Sud afin qu'ils cessent les tirs", ajoutant que, dans le même temps, les Etats-Unis appellaient la Géorgie à "faire preuve de retenue". "Nous sommes très inquiets. Nous appelons les parties à mettre un terme immédiatement aux violences et à entamer des négociations directes", a-t-il conclu.
_ Moscou de son côté n'a pas tardé à faire part de son étonnement face à l'initiative belliqueuse de la Georgie, jugeant, par la voix de M. Iouri Popov, envoyé ces dernières semaines dans la région pour y favoriser des pourparlers entre le gouvernement géorgien et les séparatistes ,que "l'initiative prise par la Géorgie est absolument incompréhensible et montre que les dirigeants géorgiens ne méritent aucune confiance". Et le ministère russe des affaires étrangères d'en appeler à l'Otan pour qu'il révise son projet d'admission de l'ex-république soviétique.
Les tensions en Ossétie du Sud et dans une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, toutes deux soutenues par Moscou, se sont aggravées ces derniers mois - tout particulièrement depuis la reconnaissance internationale de l'indépendance du Kosovo - sur fond de rivalités russo-géorgiennes pour le contrôle de la région.
Anne Brunel , avec agences
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