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Ossétie du Sud : Europe et Etats-Unis proposent leur médiation

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner est attendu ce dimanche en Géorgie pour tenter de trouver une solution au conflit qui oppose Tbilissi à la Russie, autour du contrôle de l'Ossétie du Sud. Une réunion des ministres des Affaires Etrangères de l'UE aura lieu la semaine prochaine. Le président américain s'inquiète de l'escalade du conflit, qui touche aussi désormais l'Abkhazie.
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"Une guerre terrible, brutale et redoutable pour un enjeu microscopique". Bernard Kouchner souhaite que les combats "s'arrêtent" et va le dire aux protagonistes. Dès ce dimanche, le ministre des Affaires Etrangères devrait quitter Paris pour Tbilissi.

Au nom de la France - et donc au nom de l'Union Européenne dont Paris assure la présidence tournante - Kouchner devrait présenter à la Géorgie et à la Russie un plan de sortie de crise. Trois points sont prévus : cessation immédiate des hostilités, plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Géorgie, rétablissement de la situation qui
prévalait antérieurement sur le terrain.

Et la France n'est pas seule à envoyer un émissaire : Etats-Unis, Union Européenne et OSCE vont mener une mission sur place dès demain. Tandis que les ministres des Affaires Etrangères de l'UE devraient se réunir en session extraordinaire dès le début de la semaine prochaine.

La crainte d'un embrasement du Caucase

Il faut dire que les observateurs internationaux s'inquiètent d'un possible embrasement du Caucase. Depuis deux jours, déjà, Russie et Géorgie combattent autour de l'Ossétie du Sud.

C'est la Géorgie qui a lancé une vaste offensive pour reprendre le contrôle de cette province séparatiste pro-russe, après de violents combats contre le pouvoir central de Tbilissi. La Russie, qui soutient la province, a immédiatement répliqué en envoyant des centaines de soldats et blindés, tandis que son aviation a bombardé divers objectifs en territoire géorgien.

La guerre, les deux pays la mènent sur le terrain de l'information, s'accusant mutuellement d'avoir causé la mort de civils dans la région. Au moins 150 personnes ont été tuées et 400 blessées côté géorgien depuis hier, selon Tbilissi. Et une centaine de personnes auraient aussi été tuées dans le bombardement russe de la ville géorgienne de Gori et du port pétrolier de Poti.
_ De son côté, Vladimir Poutine déplore les "dizaines de morts" et
les "centaines de blessés" causés par l'intervention militaire de la Géorgie en Ossétie du Sud. Le Premier ministre russe a qualifié de "catastrophe humanitaire" la situation.

La situation ne semble pas sur le point de s'améliorer, bien au contraire. Certes, le président géorgien s'est dit prêt à un cessez-le-feu en Ossétie du Sud, si la Russie cessait ses bombardements aériens en territoire géorgien. Mais e conflit semble au contraire s'étendre. Il touche désormais aussi l'Abkhazie, autre région séparatiste.

Des combatttants abkhazes soutenus par Moscou ont visé les forces géorgiennes par des raids aériens et des tirs d'artillerie. Et la Russie prévoit l'envoi de sa flotte de la mer Noire en Abkhazie, selon un responsable américain. Les Etats-Unis qui se sont publiquement inquiétés, par la voix de George Bush, de "l'escalade
dangereuse" du conflit.

Céline Asselot

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