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Norvège : polémique autour du temps de réaction de la police

Le ministre norvégien de la justice a pris la défense de la police, mise en cause pour avoir tardé à investir l'île d'Utoya, où Anders Breivik commettait un massacre. Les forces spéciales ont mis une heure pour procéder à l'arrestation du tireur, à cause d'un bateau défectueux. Par ailleurs, la police a annoncé qu'Anders Breivik avait fait l'objet d'un signalement en mars dernier, mais pas suffisamment fort pour être suivi.
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre norvégien de la Justice, Knut Storberget, a dû monter au créneau pour défendre les policiers, mis en cause pour leur temps de réaction à Utoya, laissant semble-t-il à Anders Breivik le temps d'aggraver le bilan du massacre qu'il commettait.

La chronologie de l'affaire révèle en effet qu'une heure s'est écoulée entre la première alerte et l'arrivée des forces d'élite sur l'île d'Utoya, suivie de l'arrestation immédiate du tireur.

Il était en effet 17h26 (heure locale), quand la police du district de Norde Buskerud a été prévenue à propos de coups de feu sur l'île. Et il était 18h27 quand Anders Breivik, cerné par les forces d'élite, a déposé son arme sans résister (voir encadré).

La décision de la police locale d'attendre l'arrivée des renforts venus de la capitale, à 45 km de là, explique tout d'abord que le débarquement n'ait pas eu lieu tout de suite. Et lorsque les forces d'élite sont arrivées, le bateau qui devait les emmener sur Utoya a cassé : “lorsqu'un grand nombre de personnes et du matériel se sont retrouvés sur l'embarcation, elle, a commencé à prendre l'eau, et son moteur s'est arrêté”, a expliqué Erik Berga, chef des opérations de police dans le secteur de Buskerud. Le bateau prévu était trop petit. Il a fallu en attendre un “solide”.

La route et le bateau plutôt que l'hélicoptère

Résultat, Anders Breivik a eu une heure pour commettre son carnage. Et lorsque les forces spéciales sont enfin arrivées sur l'île, les rescapés leur ont crié “Pourquoi n'êtes-vous pas arrivés plus tôt ?!”.

Face aux critiques, le ministre de la Justice demande le silence, estimant qu'“il y a un temps pour tout”. “Il faut du temps pour dépêcher une unité spéciale”, justifie Sissel Hammer, chef des services de police de Hoenefoss, face à Utoya. “Les agents doivent être avertis, doivent revêtir leur tenue pare-balles, s'armer et partir”, ajoute-t-elle.

Quant au choix de venir par la route et par bateau plutôt que par hélicoptère, Sveinung Sponheim, chef de la police d'Oslo, explique que cela aurait en fait pris plus de temps : “nous aurions dû faire venir un hélicoptère d'une base située au sud d'Oslo et cela aurait pris plus de temps”. La base en question est en effet située à une cinquantaine de kilomètres d'Oslo.
_ Mais l'explication reste à compléter car la télévision norvégienne, elle, a pu affréter un hélicoptère assez rapidement pour arriver à la verticale d'Utoya avant la police, alors qu'Anders Breivik tirait encore.

Grégoire Lecalot, avec agences

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