Ocean Viking : "Il y a une rupture de confiance" avec l'Italie, déclare Laurence Boone
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait jeudi dénoncé le "choix incompréhensible" de l'Italie qui a refusé de laisser le navire humanitiare "Ocean Viking" accoster sur son territoire.
"Il y a une rupture de confiance" avec l'Italie, a déclaré Laurence Boone, secrétaire d’Etat chargée de l’Europe, vendredi 11 novembre sur franceinfo, alors que le navire humanitaire Ocean Viking est arrivé au port militaire de Toulon avec à son bord 230 migrants secourus en Méditerranée. "Il y a eu une décision unilatérale qui met des vies en danger. On peut se poser la question d'une instrumentalisation de ces vies humaines", a-t-elle pointé.
>> DIRECT. "Ocean Viking" : le navire de SOS Méditerranée a accosté à Toulon, avec 230 migrants à bord
Laurence Boone explique que le France "a dialogué plusieurs jours" avec l'Italie en lui rappelant "le droit international" et "le mécanisme européen de relocalisation des demandeurs d'asile".
"Plus de la majorité des pays européens se sont mis d'accord cet été pour dire qu'effectivement, les migrants sont dans une situation très embêtante. On s'est mis d'accord pour résoudre ça en Européens."
Laurence Booneà franceinfo
Le mécanisme trouvé consiste à répartir sur le territoire européen les réfugiés arrivés dans un pays et à aider financièrement les pays qui les accueillent.
La France suspend l’accueil de 3500 migrants venus d’Italie ➡️ “C’est important, on marque le coup. On ferme nos frontières intérieures avec l’Italie, donc des contrôles plus resserrés”, rappelle la secrétaire d’Etat. “On n’en a pas encore discuté avec d’autres pays européens” pic.twitter.com/AXZAhcdUYn
— franceinfo (@franceinfo) November 11, 2022
Pour Laurence Boone, l'engagement du précédent gouvernement italien dans ce mécanisme vaut pour le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni. "Vous imaginez si on changeait de règles européennes à chaque gouvernement ? Ça ne serait pas tenable."
"L'intérêt d'un mécanisme, c'est de donner de la visibilité et de pouvoir tous être responsables et solidaires sur la durée."
Laurence Booneà franceinfo
Après "l'urgence de sauver des vies", "on va pouvoir passer à la deuxième phase" des mesures de rétorsion, indique la secrétaire d'État chargée de l'Europe.
Jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suspendu la relocalisation en France de 3 500 réfugiés arrivés en Italie. "On n'en a pas encore discuté avec les autres pays européens" qui participent à ce mécanisme de relocalisation, précise Laurence Boone.
Concernant les contrôles aux frontières avec l'Italie, elle explique qu'il y aura "des contrôles beaucoup plus resserés", "sérieux" et notamment des contrôles des "passeports". D'autres éventuelles sanctions sont "en train d'être discutées" au sein du gouvernement, sans que la secrétaire d'État puisse en dire davantage.
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