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Naufrage de migrants en Grèce : "Il faut secourir les personnes quand elles sont en mer et en détresse", lance le directeur de l'Ofii

Alors que SOS Méditerranée appelle les pays européens à créer en urgence une "Task Force de sauvetage" après la mort d'au moins 79 migrants dans le naufrage d'un bateau au large de la Grèce mercredi, le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration soutient sur franceinfo jeudi qu'il existe déjà "des forces de sauvetage".
Article rédigé par franceinfo
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Didier Leschi, le 15 mars 2016 à Lyon. (MAXIME JEGAT / MAXPPP)

"Il faut secourir les personnes quand elles sont en mer et en détresse", lance jeudi 15 juin sur franceinfo Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, après la mort d'au moins 79 personnes dans le naufrage d'un bateau de migrants au large de la Grèce mercredi.

Didier Leschi estime que "c'est ce qui se fait en grande partie, et c'est pour ça que d'une certaine manière les flux d'arrivée ont considérablement augmenté" en mer Méditerranée. Le patron de l'Ofii évoque un "drame terrible", alors que les recherches d'éventuels survivants se poursuivent au large de la péninsule du Péloponnèse.

Les demandes d'asile devraient être traitées "aux frontières de l'Europe"


Selon les autorités portuaires grecques, ce bateau avait été repéré mardi après-midi par un avion de surveillance de l'agence européenne Frontex. Didier Leschi précise les missions de cette Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes : "C'est une agence avec à peu près 10 000 personnes chargées de regarder quels sont les mouvements à la frontière et de faire en sorte que les personnes puissent être secourues quand c'est nécessaire, ou aient accès à leur droit", explique-t-il. "Et en même temps, poursuit-il, l'idée des pays européens, dans le cadre du compromis qui vient d'être trouvé entre les différents ministres de l'Intérieur européens, c'est d'arriver à faire en sorte que les demandes d'asile soient traitées aux frontières de l'Europe et là encore, c'est un travail que devra sans doute faire Frontex."

Alors que SOS Méditerranée appelle les pays européens à créer en urgence une "Task Force de sauvetage", Didier Leschi soutient qu'il existe déjà "des forces de sauvetage". Il estime que la question qui se pose plutôt est "de voir comment les pays de l'Union européenne s'accordent sur ces dispositifs", sachant que chaque pays a une appréciation différente du sujet.

Les procédures de discussions au sein de l'UE sont longues

"Les pays de l'Est ont une tout autre histoire que les pays de l'Ouest en matière d'immigration, en particulier l'immigration qui vient des pays du Sud", affirme le directeur de l'Ofii. S'il reconnaît que l'une des "particularités de l'Union européenne, c'est les procédures très longues de discussion", Didier Leschi maintient qu'il "faut arriver à se convaincre mutuellement". "Ça prend du temps, et entre-temps, on peut avoir des drames", ajoute-t-il.

Didier Leschi rappelle que "les traversées vers l'Italie ont augmenté considérablement d'une année sur l'autre", tout comme "les départs à partir de la Libye". "Plus de 50 000 personnes ont d'ores et déjà débarqué en Italie depuis l'année dernière", selon le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. Il s'agit principalement de migrants venant d'Afrique subsaharienne, d'Egypte ou du Pakistan, tandis que les départs depuis la Libye sont majoritairement réalisés par des personnes venant d'Egypte, du Bangladesh ou du Pakistan.

"Ce ne sont pas directement des nationalités qui sont prises dans des conflits, mais plutôt qui essaient d'échapper à une situation économique", note le directeur de l'Ofii. Il considère donc que "le problème majeur [qui se pose aujourd'hui], c'est le droit de rester dans son pays". Il faut donc s'interroger pour lui sur la manière de "faire en sorte que le développement des pays du Sud soit suffisamment harmonieux par rapport à l'ensemble des populations pour qu'on n'ait pas une fuite éperdue vers l'Europe, un des continents enviés en ce moment".

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