Moldavie : "Le régime de Vladimir Poutine est prêt à tout pour empêcher la liberté", dénonce Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew
Au lendemain de la victoire du "oui" au référendum sur l'adhésion de la Moldavie à l'Union européenne, obtenue de justesse, Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew et ancienne ministre en charge des Affaires étrangères, dénonce le climat dans lequel se sont déroulées ces élections, lundi 21 octobre sur franceinfo. Le premier tour de l'élection présidentielle a eu lieu en même temps dimanche, à l'issue duquel la Maia Sandu, la présidente sortante pro-européenne est arrivée en tête. En amont du vote, un système massif d'achat de votes pro-russes avait été révélé, visant jusqu'à 300 000 personnes dans le pays de 2,6 millions d'habitants.
"Cela montre que le régime de Poutine est prêt à tout pour empêcher la liberté, pour empêcher que des pays souverains décident souverainement de leur avenir et de se tourner vers Bruxelles et vers l'Europe plutôt que vers Moscou", souligne-t-elle.
Nathalie Loiseau se dit "soulagée" que Maia Sandu et le "oui" aient gagné dans un "combat à armes inégales", selon elle. "Les pro-européens se sont battus à la loyale, face à des pro-russes qui ont utilisé toutes les méthodes possibles pour essayer de faire dérailler l'avenir européen de la Moldavie", poursuit l'eurodéputée.
"Il y a un déferlement de désinformations en provenance de médias russes ou pro-russes", affirme-t-elle. "Il y a des achats de voix et il y a la corruption de certains candidats par la Russie qui est prête à dépenser sans compter", ajoute Nathalie Loiseau. "C'est le 'quoi qu'il en coûte' de Vladimir Poutine", ironise l'eurodéputée.
Pour l'élue européenne, il s'agit "d'une nouvelle forme d'impérialisme, de colonialisme" de la part de la Russie qui "n'admet pas que d'anciennes républiques soviétiques puissent choisir la liberté, la prospérité, la démocratie", c'est-à-dire "un modèle complètement différent de celui que Vladimir Poutine essaie d'imposer à sa propre population. Lui vit ça comme une provocation".
Des troupes russes stationnent à la frontière de la Moldavie avec l'Ukraine
Elle rappelle qu'en Transnistrie, région séparatiste à la frontière ukrainienne, "stationnent 5 000 troupes russes" soit "autant qu'il y a de militaires moldaves". "Ça doit nous dire quelque chose", insiste-t-elle.
"C'est aussi notre intérêt" que des pays comme la Moldavie rejoignent l'Union européenne, soutient-elle. "Est-ce que nous préférons que la Moldavie devienne une nouvelle Biélorussie, c'est-à-dire une prison à ciel ouvert qui fait tout ce que Vladimir Poutine lui demande ?" ou "Est-ce que nous sommes prêts à l'aider à devenir un pays européen comme l'est devenu, la Roumanie ?"
Nathalie Loizeau admet tout de même que "la route est longue" avant l'adhésion de la Moldavie à l'UE. Cela pourrait prendre "10 ou 15 ans" et "qu'il faudra du temps", "mais les Moldaves le savent parfaitement."
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